4 avril 2018: le Sénégal fête son indépendance
En 2018, les festivités du 58e anniversaire de l’indépendance du pays ont pour thème la contribution des Forces de défense et de sécurité à la paix et à la sécurité internationale. Pour la première fois, y participe un détachement de l’armée, de la gendarmerie, de la police, sous les couleurs de l’ONU, de l’UA et de la Cedeao. Des paramilitaires de l’Ecole nationale de l’administration pénitentiaire sont également de la partie.
Le Sénégal est l’un des plus grands contributeurs au sein des missions de maintien de la paix dans le monde. Depuis 1960, 53.000 Sénégalais ont été envoyés dans 50 missions dans une vingtaine de pays, a déclaré le colonel Abdoul Ndiaye, directeur de la Direction de l’information des forces armées.
Plus de 8.000 civils et près 4.000 militaires et paramilitaires ont défilé boulevard du Général de Gaulle.
L’autre nouveauté marquante dans ce pays à majorité musulmane est la participation des talibès (enfants des écoles coraniques) à Kaolack, l'une des plus grandes villes du Sénégal, à 200 kilomètres de Dakar. Le président de l’association Mouvement action Kaolack, Papa Mawdo Ndiaye, a demandé au gouvernent de mieux intégrer ces enfants à la fête nationale et d’élargir cette action aux autres régions au Sénégal pour l’année prochaine.
Le discours du président
La veille, le 3 avril, le président Macky Sall a déclaré pendant son discours officiel que cette journée de commémoration «nous rappelle le souvenir de générations qui, avant nous, n’ont connu que les souffrances de la domination coloniale. (…) Un moment de mémoire en hommage à tous nos héros et héroïnes, célèbres ou anonymes, qui ont payé de leur personne la résistance à la colonisation.»
Il est important de profiter de cette journée pour rappeler également l’apport considérable des tirailleurs sénégalais à l’armée française au cours du XXe siècle pendant les deux guerres mondiales. Mais aussi leur participation aux conflits en Indochine, en Algérie, à Madagascar, dans le Levant (Syrie, Liban) et même durant la bataille de Suez. Il faudra pourtant attendre 2007 pour que 30.000 anciens soldats et leurs héritiers soient indemnisés à l’égal des soldats français et toucher enfin leurs pensions précisait en 2014 Jeune Afrique.
Un optimisme qui n’est pas partagé
Le président a ajouté: «Notre devoir, c’est de consolider l’indépendance par le développement qui la nourrit et l’entretient. Autrement, l’indépendance devient un rêve de liberté plus désincarnée que pleinement vécue et assumée. (…) Les Nations les plus libres et les plus indépendantes sont celles qui construisent leur autonomie et maîtrisent leur destin par leurs propres dynamiques internes.» Il a par conséquent relevé «la responsabilité de léguer aux générations futures un pays libéré du besoin, par un effort individuel et collectif sur nous-mêmes.» (Discours complet sur La Vie sénégalaise)
Mais cet optimisme n’est pas partagé par tout le monde et certains n’hésitent pas à poser la question dans Afrique Midi: le Sénégal, est-il un pays réellement indépendant? Quand «on sait que les pays colonisateurs continuent toujours à avoir mainmise presque dans tous les grands domaines économiques de notre pays, sans parler de ces institutions internationales toujours présentes.»
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