Scrutin historique en Côte d'Ivoire
Jamais depuis la mort de Félix Houphouët-Boigny en 1993, une élection n'a été aussi attendue en Côte d'Ivoire. Après la crise politique amorcée en 1999 par un coup d'Etat et qui a vu le pays coupé en deux après le putsch manqué de 2002, l'élection présidentielle a été reportée... six fois. Les trois candidats ont chacun une revanche à prendre,
-
Opposant devenu chef de l'Etat en 2000 dans des condition controversées, Laurent Gbagbo, 65 ans, espère laver l'affront que fut pour lui la rébellion de 2002, qui s'empara du nord. Resté au pouvoir malgré la fin de son mandat en 2005, il est en quête de légitimité, à l'intérieur comme à l'extérieur.
-
Champion du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI, ex-parti unique), Henri Konan Bédié, 76 ans, qui succéda à Houphouët-Boigny, compte effacer ce Noël 1999 qui vit des soldats mutins mués en putschistes le chasser du pouvoir, lors du premier coup d'Etat de l'histoire ivoirienne.
-
L'ex-Premier ministre Alassane Ouattara, 68 ans, veut réparer l'"injustice" que fut à ses yeux son exclusion de la présidentielle en 2000 pour "nationalité douteuse". Le chef du Rassemblement des républicains (RDR) aspire aussi à se défaire de l'image de parrain de la rébellion de 2002 que ses détracteurs lui attribuent.
La population est lasse et redoute des violences en marge du scrutin. Le représentant de l'ONU en Côte d'Ivoire, Youn-jin Choi, s'est engagé jeudi à "sauvegarder le verdict des urnes". Le représentant de l'ONU s'est dit "convaincu" que le "vote historique" de dimanche "se déroulera d'une manière pacifique et ordonnée".
Caroline Caldier, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.