Génocide rwandais : Emmanuel Macron annonce le retour d'un ambassadeur français au Rwanda

Article rédigé par franceinfo, Raphaël Godet, Marie-Adélaïde Scigacz - Alice Galopin
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Le chef de l'Etat, Emmanuel Macron, lors d'un discours au mémorial du génocide, le 27 mai 2021 à Kigali (Rwanda). (LUDOVIC MARIN / AFP)

Le chef de l'Etat a réfuté la complicité de la France dans le génocide des Tutsi au Rwanda, mais a reconnu une "responsabilité", lors d'un discours hautement symbolique tenu jeudi au mémorial du génocide, à Kigali.

Ce qu'il faut savoir

En visite à Kigali, jeudi 27 mai, le  président Emmanuel Macron a annoncé la nomination prochaine d'un ambassadeur français au Rwanda, où le poste est vacant depuis 2015 en raison des tensions entre les deux pays sur le rôle de la France dans le génocide des Tutsi. Vingt-sept ans après les faits, le président français a tenu un discours symbolique et présenté des mesures pour assurer une réconciliation"La normalisation de nos relations ne peut s'engager sans cette étape", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse tenue avec son homologue rwandais. Suivez notre direct.

Pour Emmanuel Macron, la France "n'a pas été complice". Le président français a réfuté l'accusation de complicité du gouvernement français dans le génocide, mais a admis que ce dernier "a endossé une responsabilité accablante" dans cet événement. "La France a un rôle, une responsabilité, un devoir au Rwanda. Celui de regarder l’histoire en face et reconnaître la souffrance infligée au peuple rwandais", a-t-il expliqué. Des propos qui ont "plus de valeur que des excuses", a salué le président rwandais, Paul Kagame.

Les associations de victimes regrettent l'absence d'excuses. "On s'attendait à ce qu'il présente clairement des excuses au nom de l'Etat français. Il ne l'a pas fait. Même demander pardon, il ne l'a pas fait", a regretté Egide Nkuranga, le président d'Ibuka, une association de rescapés du génocide à la suite du discours présidentiel. 

"Responsabilité indéniable" de la France. Dans le rapport Duclert remis en mars au président de la République, des chercheurs français avaient souligné les "responsabilités lourdes et accablantes" de la France dans le génocide des Tutsi par les Hutus en 1994 au Rwanda.