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Retour sur les tumultueuses "années Gbagbo"

Il était arrivé à la tête du pays en 2000 dans des conditions, de son propre aveu, "calamiteuses". Le mandat initial de Laurent Gbagbo, d'une durée de cinq ans, se sera étalé sur… une décennie. L'ancien opposant du "père de la Nation" Félix Houphouët Boigny, n'a jamais reconnu sa défaite à la présidentielle du 28 novembre 2010. Son aura et sa confiance longtemps restées intactes, il avait toujours refusé –jusque là- d'abdiquer ou de partir en exil.

franceinfo

Radio France

Publié le 01/11/2011 23:00 Mis à jour le 02/05/2014 12:26

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Sous ses airs débonnaires, troquant facilement le costume-cravate pour des chemises en tissu africain, Laurent Gbagbo a toujours su faire preuve d'une énergie féroce pour conserver le pouvoir. Sa nomination à la tête de la Côte d'Ivoire a lieu le 26 octobre 2000.
_ Alors que les candidatures d'Alassane Ouattara et de Konan Bédié ont été invalidées par la Cour suprême, le général putschiste Robert Gueï, contre qui Laurent Gbagbo est candidat, annule l'élection. Les partisans du futur président descendent alors par milliers dans les rues. Leur champion prend le pouvoir dans la confusion… Il restera dix ans à la présidence, et saura toujours s'appuyer sur la rue, fort des Jeunes Patriotes, et sur son épouse Simone, considérée comme une dure du régime.

Président envers et contre tous

En septembre 2002, des soldats tentent de le renverser. C'est le début de la guerre civile, le pays se scinde en deux, entre le Nord et le Sud. La crise politique couve des années.
_ Politicien habile pour les uns, "roublard" pour les autres, il parvient à rester au pouvoir contre les rebelles, l'opposition et une communauté internationale emmenée par Paris. Et si, en 2004, sa tentative de reconquérir le Nord se solde par un échec, il se pose en vainqueur d'une " seconde indépendance" face à la France qui vient de détruire son aviation après le bombardement meurtrier d'une position française (9 morts parmi les soldats français de l'opération Licorne).

Tentative de se refaire une santé politique

Signataire avec les rebelles de Guillaume Soro d'un accord de paix en 2007, il tente de regagner une légitimité en Côte d'Ivoire et à l'étranger en se lançant dans la bataille de la présidentielle du 31 octobre 2010.
_ Il arrive en tête au 1er tour, mais face à une coalition formée de ses deux adversaires, Alassane Ouattara et Konan Bédié.

Le 8 décembre, le Conseil de sécurité de l'ONU reconnaît la victoire d'Alassane Ouattara au second tour.
_ Qu'à cela ne tienne : Laurent Gbagbo n'hésite pas à nommer un gouvernement rival, avant la chute.

En 10 années de "présidence" Gbagbo, l'économie ivoirienne a stagné, les infrastructures se sont dégradées, la pauvreté a gagné du terrain.

Virginie Pronon, avec agences