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Restitution d'œuvres : les musées ne doivent pas être "otages", plaide le président du Quai Branly

Le Musée du quai Branly réunit 70 000 des 90 000 objets d'arts d'Afrique subsaharienne présents dans les musées publics français. Son président estime que le rapport sur les restitutions d'œuvres d'art à l'Afrique "n'aime pas beaucoup les musées".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La cérémonie Ato du royaume du Dahomey, le 18 juin 2018 au musée du quai Branly. (GERARD JULIEN / AFP)

Les musées ne doivent pas être "otages de l'histoire douloureuse du colonialisme", plaide le président du Musée du quai Branly, Stéphane Martin, dans un entretien à Europe 1, dimanche 25 novembre. Le directeur de l'établissement s'est exprimé pour la première fois après la remise d'un rapport ouvrant la voie à des restitutions par la France à l'Afrique d'œuvres d'art africain.

>> Entre la France et le Bénin, le casse-tête des restitutions d'œuvres "collectées" durant la période coloniale

Emmanuel Macron a décidé de restituer 26 œuvres réclamées par le Bénin. Le rapport d'experts qu'il a commandé suggère un changement de la loi française sur le patrimoine pour redonner aux Etats d'Afrique subsaharienne une partie des œuvres transférées pendant la période coloniale.

Tout en jugeant ce travail "intéressant", Stéphane Martin a qualifié le texte des deux universitaires Bénédicte Savoy et Felwine Sarr de "rapport qui n'aime pas beaucoup les musées". "Je veux qu'on parle d'art, de partage et pas que l'on ressasse éternellement un ressenti qui est tout à fait réel mais qui n'a rien à voir à mon avis avec une politique patrimoniale", a-t-il encore déclaré.

Vers une politique d'échanges d'œuvres d'art ?

Le Musée du quai Branly, inauguré en 2006, réunit 70 000 des 90 000 objets d'arts d'Afrique subsaharienne présents dans les musées publics français. "Il y a une phrase terrible dans le rapport qui dit que 'le problème commence quand un musée cesse d'être un musée national pour devenir le musée de l'autre'", a regretté Stéphane Martin, en défendant la construction d'une "communauté mondiale de l'art, du musée, du partage".

L'idée que toute la peinture italienne devrait rentrer en Italie et que toute la peinture bretonne devrait rentrer en Bretagne, je ne trouve pas que ça fasse un monde meilleur.

Stéphane Martin

à Europe 1

Dans une tribune publiée samedi par Le Figaro, l'ex-ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon a également critiqué le rapport, assurant que "la mise en œuvre des recommandations aurait pour effet de vider les collections africaines des musées français et, en premier lieu, celles du Musée du quai Branly". Il a défendu les musées du Louvre, d'Orsay, de Guimet et du quai Branly comme des "musées universels".

Le chef de l'Etat a proposé de "réunir à Paris au premier trimestre 2019 l'ensemble des partenaires africains et européens" pour définir le cadre d'une "politique d'échanges" d'œuvres d'art.

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