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Denis Mukwege prix Sakharov du Parlement européen

C’est un article coup de cœur. Le Parlement européen vient de décerner à Denis Mukwege, le gynécologue congolais, le prix Sakharov de la liberté d’esprit. Un prix qui honore le regard des parlementaires européens.
Article rédigé par Dominique Voegele
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
 

Denis Mukwege répare le corps et si possible l’âme de milliers de femmes et d’enfants. Dans la région du Kivu, l’est de la République démocratique du Congo, l’ex Zaïre, il a ouvert à Panzi en 1999 un hôpital où il soigne et opère les victimes de viols. 40 000 femmes et enfants sont passés par cet hôpital. Auparavant à Lemara puis à Bukavu, il aura vu deux hôpitaux détruits par la guerre. Depuis il opère sans relâche, proposant des soins aussi bien physiques que psychologiques pour traiter les séquelles des violences sexuelles subies. Des images sur place et une interview de Denis Mukwege.


 
 
 
Denis Mukwege le dit et le répète, le corps des femmes est devenu un champ de bataille, le viol une arme de guerre. Et cette arme s’attaque à celles qui sont les plus démunies, celles aussi qui sont les plus sûres alliées de la paix. Celles qui voudraient que tout s’arrête pour pouvoir reconstruire. Denis Mukwege est donc un activiste de la paix. Et c’est sans doute pour cela qu’avec sa famille il a été lui-même menacé et agressé en 2011.
Lors de la remise de son prix à Strasbourg, il y a de cela quelques semaines, son discours aura ému jusqu’aux larmes certains eurodéputés et c’est une véritable ovation qui lui a été offerte.  Un discours émouvant mais aussi politique. Denis Mukwege a lancé un vibrant appel pour que son pays, ses compatriotes se reprennent en main. Je vous propose un extrait de ce discours et s’il vous plait, regardez la fin de la vidéo, car voir un hémicycle de politiciens chevronnés dans cet état est plutôt réjouissant.


 
Rarement prix Sakharov a fait une telle unanimité même si d’autres candidats avaient été nominés par les groupes politiques du Parlement européen. Ce prix décerné pour la première fois en 1988 à titre posthume au dissident Anatoli Martchenko, mais aussi à Nelson Mandela, mais aussi à Reporter sans Frontières, mais aussi à Talima Nasreen, se trompe rarement sur ses choix. L’an passé, c’est la petite par la taille mais grande par le courage, Malala Yousafzaî qui l’avait obtenu, elle est désormais Prix Nobel de la paix. Ce prix Sakharov qui récompense l’esprit libre, la pensée libre, malgré l’oppression ou la guerre est assurément l’une des belles choses à mettre au crédit du Parlement européen.
 
 

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