Cet article date de plus d'onze ans.

République démocratique du Congo : la guerre oubliée

Article rédigé par Gaël Cogné
France Télévisions
Publié Mis à jour

La rébellion du M23 menace de prendre la ville de Goma, à l'est du Congo. Les populations fuient ce conflit sur fond de trafic de minerais précieux et d'influence étrangère.

La rébellion du M23 menace de prendre la ville de Goma, à l'est du Congo. Les populations fuient ce conflit sur fond de trafic de minerais précieux et d'influence étrangère.

Les collines verdoyantes au pied du volcan Nyiragongo, non loin de la ville de congolaise de Goma, dans la région des Grands Lacs, pourraient passer pour un petit paradis. Sur ces terres très fertiles, situées à la frontière rwanadise, on cultivait haricots, oignons, banane, pomme de terre, mais aussi café, coton, thé. (MICHELE SIBILONI / AFP)
Pourtant, la vie dans le Nord-Kivu n'a rien d'enviable. La population a fui des combats pour venir se réfugier dans des camps de fortune, près de Goma, comme ici, le 3 août 2012. (JEROME DELAY / AP / SIPA)
Ils espèrent la protection de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco). Elle a été déployée en 1999, d'abord pour observer un cessez-le-feu dans cette région secouée par les conséquences du génocide rwandais. En 1994, près de 1,2 millions de Hutus rwandais, dont certains ont participé aux massacres des Tutsis, ont franchi la frontière pour se réfugier au Nord-Kivu et Sud-Kivu. (MICHELE SIBILONI / AFP)
Des enfant regardent à traver une fenêtre dans une école à Katoyi, le 4 juin 2012, où des réfugiés ont trouvé un abri. (PHIL MOORE / AFP)
Au camp de réfugiés de Kibati, des femmes vendent sous la pluie des patates douces et du manioc. La nourriture manque. Les récoltes dans la région des combats autour de Goma sont interrompues depuis le début des affrontements. Les rebelles interdisent aux paysans d'aller dans les champs. Quelque 250 000 personnes ont fui les combats qui opposent le M23 et l'armée congolaise. La majorité est allée au Rwanda et en Ouganda voisins. A Goma, ils sont 30 à 40 000 réfugiés. (MICHELE SIBILONI / AFP)
Dans les camps, les conditions sanitaires sont mauvaises. Esperance Zawadi, 18 ans, et son bébé, Steve Kwizera, 11 mois, se reposent à l'hôpital de Kibati, le 6 août 2012. Le bébé est sous observation. Il a les symptômes du choléra. Médecins sans frontières a déjà recensé des dizaines de cas de la maladie qui se transmet par l'eau souillée. (JEROME DELAY / AP / SIPA)
Hélas, cette situation n'est pas une première. Les populations du Kivu sont régulièrement déplacées. En décembre 2008, ces enfants poussaient sur un vélo de bois des denrées alimentaires. A l'époque, le mouvement rebelle qui affrontait l'armée s'appelait le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). (PETER ANDREWS / REUTERS)
M23 signifie mouvement du 23 mars 2009. Ce jour avait été signé un accord avec la rébellion du CNDP. Il prévoyait d'intégrer le membres du CNDP aux troupes de Kinshasa. A Bunagana, le 23 juillet 2012, un soldat du M23. (PHIL MOORE / AFP)
Les rebelles ont un nouveau chef : le colonel Sultani Makenga (au centre), ici photographié le 8 juillet à Bunagana. (MARC HOFER / AP / SIPA)
Face à eux, une armée congolaise mal payée et pas forcément mieux armée que ses ennemis. Ici, un soldat des forces congolaises transporte une chèvre sur son char, le 29 juillet 2012, à Kiuma, à 25 km de Goma. (PHIL MOORE / AFP)
Mais les motivations du M23 ne sont pas si altruistes. Sa naissance en avril 2012 coïncide avec l'annonce par le président congolais Joseph Kabila de son intention d'arrêter Bosco Ntaganda. Cet ancien dirigeant du CNDP surnommé "Terminator" est inculpé par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. C'est lui qui avait trahi Laurent Nkunda en signant l'accord du 23 mars 2009. (KATRINA MANSON / REUTERS)
Les anciens du CNDP ont-ils redouté de perdre le contrôle de la très lucrative exploitation de minerais précieux comme le coltan et la cassitérite ? En effet, l'accord du 23 mars 2009 permettait aux ex-rebelles, en les intégrant à l'armée, de conserver ce privilège. Ces minerais dont regorge l'est du Congo entrent dans la composition de produits électroniques. Ici, le 12 avril 2010, sur le site de la mine de Walikalé où près de 8 000 personnes vivent de l'extraction de cassitérite. (EMMANUEL PEUCHOT / AFP)
Depuis les mines artisanales (ici à Walikalé, le 17 septembre 2010), les minerais sont souvent acheminés à dos d'hommes. L'est du Congo regorge de ces matières premières qui entrent dans la composition de téléphones portables et d'ordinateurs. (SCHALK VAN ZUYDAM / AP / SIPA)
Une rue de Goma, le 12 juillet. En menaçant de prendre la ville, le M23 entend obtenir l'amélioration des infrastructures et des conditions de vie des Congolais. Au classement 2011 de l'Indice de développement humain (IDH) des Nations unies, la République démocratique du Congo est 187e et dernier pays du monde. A titre de comparaison, l'Afghanistan est 172e. (PHIL MOORE / AFP)
Un rapport d'experts de l'ONU publié en juin affirme que le Rwanda faisait du commerce de minerais avec les anciens du CNDP et qu'il soutient maintenant le M23, en leur fournissant armes et munitions. Le Rwanda dément. Mais plusieurs pays, dont les Etats-Unis, alliés du président rwandais Paul Kagame, ont retiré leur aide au pays. Des ONG ont aussi pointé du doigt l'Ouganda. Sur cette photo, le président rwandais lorsqu'il avait été reçu en septembre 2011 à l'Elysée par Nicolas Sarkozy. (FRED DUFOUR / AFP)
Dans ce conflit qui s'éternise depuis une vingtaine d'années, les populations civiles sont souvent les victimes d'exactions. Un homme a eu les mains liées avant d'être abattu fin juillet 2012. Le M23 accuse l'armée congolaise d'avoir massacré 70 personnes parce qu'elles auraient eu un "lien familial" avec le groupe rebelle. (PHIL MOORE / AFP)

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