Présidentielle gabonaise : les trois favoris revendiquent la victoire
Une pléiade de candidats (23 puis, après la défection de certains, 18), une surenchère de programmes, des meetings, des attaques sans nuances,… la campagne présidentielle gabonaise a au moins eu le mérite de passionner les foules. Aucun chiffre n'a été fourni sur le taux de participation, mais selon les premières estimations les électeurs ont voté en masse avec plus de 50% des inscrits qui s’étaient déjà déplacés aux urnes dimanche à la mi-journée.
Et depuis, les rumeurs vont bon train. Dans les rues de Libreville et d’ailleurs, on s’interroge. Sur les intentions réelles de cette kyrielle de candidats d’abord : "On ne sait pas parmi tous ces candidats celui qui est le bon. Je les ai vus défiler à la télévision. Mais les gens, ce qu’ils disent et ce qu’ils font, ce ‘est pas pareil", confiait avant le vote un électeur gabonais au micro de notre envoyé spécial sur place, Hervé Toutain.
Sur la régularité du scrutin ensuite : listes d’émargements incomplets, bureaux de vote qui ouvrent en retard, bref, un chaos technique qui fait dire à beaucoup que ces élections étaient mal organisées. Pour autant, aucune grosse irrégularité ou tentative de fraude n’a été signalée jusque là par les quelque 300 observateurs nationaux et internationaux qui avaient été accrédités pour surveiller le scrutin.
Malgré le désir de changement qui anime la population de ce petit pays de 1,5 million d'habitants depuis la fin de règne d’Omar Bongo, c’est Ali Ben Bongo, 50 ans et ancien ministre de la Défense, qui abordait en favori le scrutin destiné à trouver un successeur à son père. Et le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) n’a d’ailleurs pas tardé à revendiquer la victoire, en déclarant d’ores et déjà son candidat "gagnant" de l'élection, sans avancer de chiffres pour autant.
Dans la foulée, l'ancien ministre de l'Intérieur André Mba Obame, affirmait lui aussi, à l'AFP, qu'il serait "proclamé président de la République" sur la foi de résultats recueillis par son équipe de campagne. "C'est une tendance lourde qui manifeste la volonté profonde du peuple gabonais pour la rupture. Donc, sauf "miracle", nous ne pouvons pas être rattrapés", a affirmé cet autre ancien allié d’Omar Bongo.
Enfin, le candidat de l'UPG Pierre Mamboundou, seul opposant de longue date sans liens historiques avec le Parti démocratique gabonais (PDG) d'Omar Bongo, a déclaré que le Gabon "tournait une page" de son histoire, laissant penser que le scrutin avait tourné en sa faveur.
Les résultats complets devraient être annoncés mercredi, selon une source gouvernementale. Dans le système électoral à un tour du Gabon, le candidat qui obtient le plus de voix est déclaré vainqueur, même s'il ne réunit pas la majorité absolue.
Cécile Mimaut, avec agences
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