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Présidentielle au Gabon : journée de vote mouvementée

Après les 41 années du règne d’Omar Bongo, les Gabonais se mobilisent massivement aujourd’hui pour aller élire leur président. Retards d’ouverture de certains bureaux de vote, forte tension dans les quartiers populaires, le résultat de cette présidentielle historique risque de bouleverser le pays.
Article rédigé par franceinfo
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Les opérations de vote, officiellement prévues de 07H00 à 18H00 locales, ont débuté en retard dans de nombreux bureaux à Libreville et à Owendo (périphérie nord-est). Plus de 813.000 électeurs sont invités à se rendre dans 2.801 bureaux de vote au Gabon et près de 200 à l'étranger, à l'occasion de cette élection considérée comme la plus ouverte après 41 ans de pouvoir d'Omar Bongo.

La nuit s'annonce longue. Compte tenu des différents retards enregistrés à l'ouverture, certains bureaux de vote ne fermeront que dans le courant de la nuit. Et dans ceux, très peu nombreux, où le dépouillement a commencé, on enregistre déjà des incidents.

Pendant la campagne, Ali Bongo, 50 ans, investi par le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), a pu profiter de la machine électorale de cette formation fondée en 1968 par son père et qui contrôle l'administration. Officiellement, le PDG a remporté haut la main toutes les élections nationales depuis l'avènement du multipartisme en 1990.

Face à lui, il y avait 22 candidats jusqu'à l'annonce, vendredi, du désistement de cinq d'entre eux en faveur de l'ex-ministre de l'Intérieur (2005-2009) André Mba Obame. Parmi eux, l'ex-Premier ministre Jean Eyéghé Ndong et l'ex-opposant rallié au régime Paul Mba Abessole. Aujourd’hui c’est l'ancien Premier ministre Casimir Oyé Mba, un autre favori, qui a retiré sa candidature au scrutin sans donner de consigne de vote.

La forte mobilisation de la population pour aller voter va de pair avec une tension palpable dès l’ouverture des bureaux. Dans les quartiers populaires de Libreville, des électeurs ont menacé de mort le président d’un bureau de vote face à une foule inquiète de la régularité des premiers votes. Certains électeurs avaient forcé leur chemin dans le bureau pour protester: "l'urne n'est pas codifiée et les bulletins de vote n'ont pas été signés par le président et les assesseurs", a affirmé un électeur, Tobi Ndonguema. "Ils peuvent ensuite changer les urnes et on aura voté pour rien".

Sur le site de micro blogging Twitter, des Gabonais témoignent de cette élection historique, y compris des candidats comme Bruno Ben Moubamba postent des photos mettant en avant les possibilités de fraude lors de ce scrutin. Ce candidat a cessé aujourd'hui sa grève de la faim lancée le 15 août. "J'ai cessé ma grève de la faim. Mais je tiens à dénoncer le coup de force électoral du PDG", a-t-il affirmé. "Des bureaux de vote n'ont pas été ouverts dans certains quartiers. On va avoir le droit à des bureaux de vote fantômes et des urnes fantômes" , a-t-il ajouté.

Caroline Caldier avec agences

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