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Burkina Faso : des repères pour comprendre l’insécurité grandissante

Depuis début 2019, le président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, a nommé un nouveau chef d’état-major, puis un nouveau Premier ministre. Deux changements majeurs pour tenter de mettre fin au cycle de violence qui pèse sur le pays.

Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Des soldats burkinabè à Ouagadougou lors d'une opération antiterroriste, le 22 mai 2018.  (STR / AFP)

Attentats, attaques, enlèvements… Il ne se passe pas plus d'une semaine sans que l’on entende parler de violences au Burkina Faso. La dernière attaque en date a eu lieu le 27 janvier 2019 dans le nord du pays faisant une dizaine de morts civils.

La carte du Burkina Faso. (CAPTURE D'ECRAN GOOGLE MAPS)

La menace du Sahel


Longtemps épargné par les groupes djihadistes du Sahel, le Burkina Faso est devenu une de leur cible dès 2015. Un timing qui coïncide avec le changement de régime et la chute de l’ancien président Blaise Compaoré. Ce dernier avait mis en place des réseaux avec les groupes djihadistes, selon des sources sécuritaires citées par l’AFP, ce qui expliquerait peut-être que le Burkina ait été préservé jusqu'en 2015. Avec ce changement politique à la tête de l'Etat, l’armée burkinabè s’est trouvée affaiblie et incapable d’arrêter la propagation de la violence venue du Mali.

"Un désert sécuritaire"

Les premières attaques djihadistes se sont concentrées dans le nord, à la frontière avec le Mali, puis ont gagné d’autres régions, comme l’Est, où elles sont de plus en plus fréquentes. Elles prennent notamment pour cible les forces de sécurité. "Faire fuir l’Etat fait partie de la stratégie pour que les populations adhèrent (…). Les populations ont besoin de protection, or, c’est un désert sécuritaire", explique à l’AFP Bakary Sambe, directeur du Timbuktu Institute. Le chercheur rappelle que les deux régions visées manquent d’infrastructures et de services publics, ce qui facilite la tâche aux groupes extrémistes.

Risque de contagion ?

Les attaques à répétition menées contre des civils ou les forces armées fragilisent le Burkina Faso et pourraient menacer d’autres pays de la région, pourtant éloignés de l’épicentre du djihadisme, comme la Côte d’Ivoire ou le Ghana. "Le Burkina constitue un verrou entre le Sahel et les pays côtiers dans la lutte contre le terrorisme. S’il saute, ses voisins seront atteints", a averti récemment Alpha Barry, ministre burkinabè des Affaires étrangères. Le chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré, semble changer de stratégie pour reprendre la situation sécuritaire en main.

Le Burkina Faso peut compter sur l’aide militaire de la force française Barkhane déployée au Sahel, en attendant une montée en puissance de la force africaine du G5-Sahel, qui n'a toujours pas, pour le moment, les moyens nécessaires pour assurer seule la sécurite dans la région.

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