Cet article date de plus de treize ans.

Pétrole : à qui profitera la victoire des rebelles libyens ?

La "conférence des amis de la Libye" se tient ce soir à Paris, autour de la France et de l'Allemagne, en présence d'une soixantaine de pays et d'organisations internationales. L'occasion d'aborder la question de la reconstruction du pays, après plus de cinq mois de frappes et quarante-deux ans de Kadhafi. A qui va profiter cette remise sur pied ? Ce matin, le quotidien Libération affirmait qu'un accord avait été signé entre Paris et le Conseil national de transition, promettant à la France 35% du brut libyen en échange de son engagement.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © REUTERS / Philippe Wojazer)

La reconstruction d'un pays riche en pétrole et en gaz intéresse beaucoup de monde... Après plus de cinq mois de frappes, la Libye manque d'eau, d'électricité, de carburant, d'infrastructures, dans certaines grandes villes, dont Tripoli.

Alors qui va tirer son épingle de cette reconstruction ? Qui va profiter des retombées de la victoire des rebelles ?

Ce matin le quotidien Libération affirmait détenir une lettre dans laquelle le Conseil national de transition (CNT) promettait d'accorder 35% du brut libyen à la France, en échange de son soutien. Une sorte de retour sur investissement pour la France ? Sachant qu'elle a joué un rôle déterminant pour l'intervention en Libye, dans le but affiché de "protéger la population civile de la folie meurtrière d'un régime" ?

Mais dans la journée, le porte-parole du CNT a formellement démenti
l'information, qualifiée de "blague".

Alain Juppé, de son côté, a indiqué ne pas avoir eu connaissance de cette lettre. Mais il a rappelé que le CNT avait "dit très officiellement que, dans la reconstruction de la Libye, il s'adresserait de manière préférentielle à ceux qui l'ont soutenu ". "Et ça me paraît assez logique et assez juste", a commenté le ministre des Affaires étrangères.

Le PDG de Total soutient pour sa part qu'il n'est pas au courant de cette lettre. "Les 35%, je ne suis pas au courant", a-t-il déclaré en marge de l'université d'été du Medef. Christophe de Margerie reconnaît juste quelques "discussions sur le plan technique".
Avant la guerre, Total exploitait deux grands champs pétroliers en Libye. "Ce qui est important pour moi c'est de savoir comment on peut redémarrer nos activités, dans de bonnes conditions de sécurité et dans un cadre juridique qui permette de travailler", a-t-il expliqué. "Ce n'est pas de prendre la place des autres", a-t-il ajouté.
Le PDG de Total ne veut donc pas se précipiter, sur ce marché gigantesque que représente la Libye, puisqu'elle est le premier pays africain en ressources connues de pétrole.

Clara Beaudoux, avec agences

Oeuvres liées

{% document %}

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.