Paris recommande aux Français de quitter "provisoirement" la Côte d'Ivoire
La Belgique l'avait demandé jeudi dernier, c'est au tour de la France de conseiller officiellement à ses ressortissants de quitter la Côte d'Ivoire. Pour l'instant, le gouvernement ne recommande qu'un départ “provisoire”. Son porte-parole, François Baroin, l'a annoncé ce mercredi à la sortie du Conseil des ministres : “par mesure de précaution nous recommandons à tous les Français qui le peuvent de quitter provisoirement la Côte d'Ivoire dans l'attente d'une normalisation de la situation”. Le conseil concerne 15.000 personnes, qui se trouvent actuellement dans le pays. Il s'adresse aussi à ceux qui projetaient un voyage dans ce pays.
Jusqu'ici, le gouvernement estimait que la sécurité des Français présents dans le pays n'était pas menacée. François Baroin n'a pas changé d'avis sur ce point et il précise : “bien que les ressortissants étrangers ne soient pas menacés jusqu'à présent il nous paraît nécessaire de renouveler de prudence”. Inutile, pense-t-on au gouvernement, d'attendre que qu'ils ne le soient pour être obligé de prôner le sauve-qui-peut. Mais en cas de besoin, l'Etat assure que l'armée française, présente en Côte-d'Ivoire, est en mesure de prendre en charge une évacuation des ressortissants.
L'Allemagne a lancé ce matin la même recommandation vis à vis de ses ressortissants.
APPEL A UTILISER LA FORCE
La communauté internationale augmente par ailleurs d'un cran les sanctions contre Laurent Gbagbo et ses proches. L'UE a entériné celles qui visent le président et 18 personnes de son entourage, à savoir des interdictions de visas. Les Etats-Unis ont pris le même type de mesure de leur côté. Ce matin, la Banque mondiale a également gelé les financements destinés à la Côte d'Ivoire. L'Union économique et monétaire ouest-africaine pourrait elle aussi décider de geler ses prêts.
Certains Ivoiriens du camp Ouattara l'appellent à aller plus loin. Ainsi, Guillaume Soro, son premier ministre et ex-chef de la rébellion durant la guerre civile de 2003, appelle l'ONU, à l'UE et à la Communauté des Etats d'Afrique de l'ouest à utiliser la force pour déloger Laurent Gbagbo du pouvoir : “Après les sanctions qui n'ont pas produit d'effet, il n'y a
qu'une solution qui reste, celle de la force”, argumente-t-il.
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