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Le pape François sur les traces des premiers martyrs africains de l’Ouganda
Pour son premier voyage en terre africaine, le pape François a tenu à honorer la mémoire des martyrs ougandais, Charles Lwanga et ses compagnons, brûlés vifs le 3 juin 1886 pour avoir refusé d’abandonner leur foi. Ils avaient entre 16 et 24 ans. Pour commémorer leur canonisation en 1964, le pape François se rendra au sanctuaire de Namugongo pour y célébrer une messe.
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Le sanctuaire de Namugongo fait l’objet d’une grande dévotion en Afrique. De nombreuses écoles et paroisses ont été placées sous la protection de Saint Charles Lwanga, le plus connu des vingt-deux jeunes Ougandais qui furent les premiers martyrs de la foi chrétienne en Afrique noire.
Pourtant, lorsque les premiers pères blancs débarquent en Ouganda dans les années 1880, ils sont accueillis chaleureusement par le roi Mutesa. Ils établissent la première mission catholique à Rubaga, tout près du palais royal à kampala, la capitale. Mais très vite, la présence de ces missionnaires qui rendent tous les services possibles aux indigènes, suscite jalousie et intrigues dans le royaume.
Quelques indigènes sont baptisés, mais les missionnaires redoutent la persécution. Ils s’éloignent pendant trois ans au sud du lac Victoria, dans l’actuelle Tanzanie.
C’est à la mort du roi Mutesa qu’ils seront réhabilités. Aussitôt après son arrivée sur le trône, son fils Mwanga les rappelle le 12 juillet 1885. L’accueil est triomphal. Les Ougandais sont nombreux à se faire baptiser y compris au sein des services du roi. C’est ainsi que le jeune Charles Lwanga, serviteur au palais royal, fut baptisé en novembre 1885.
La persécution contre les chrétiens commence aussitôt. Des confidents du jeune roi le persuadent que les chrétiens veulent s’emparer de son trône et réclament la peine de mort pour les prétendus conspirateurs. Le souverain accède à leur requête. Il ordonne la mise à mort par le feu de tous ses serviteurs chrétiens qui sont assemblés et amenés sur le bûcher de Namugongo.
«On avait lié ensemble les jeunes de 18 à 25 ans, écrira le père Lourdel qui les avait évangélisés, les enfants étaient également liés, et si étroitement serrés les uns près des autres qu’ils ne pouvaient marcher sans se heurter. Le groupe des condamnés marchait vers le lieu de leur supplice.»
Les captifs arrivent à Namugongo le 27 mai 1886. Pendant six jours, les bourreaux préparent l’immense brasier.
Accusé d’avoir enseigné le catéchisme en cachette au palais royal, le jeune Charles Lwanga fut séparé de ses compagnons afin d’être brûlé à part, d’une manière particulièrement atroce. Le bourreau alluma les branchages de manière à ne brûler d’abord que les pieds de sa victime.
Ce 3 juin 1886, ils sont en tout quinze catholiques à être brulés vifs. On compte officiellement vingt-deux martyrs catholiques ougandais dont le martyre s’échelonne de l’année 1885 à 1887. Leur béatification a eu lieu le 6 juin 1920. Ils ont été canonisés par le pape Paul VI le 18 octobre 1964 à Rome.
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