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Des diplomates chinois soupçonnés de trafic d’ivoire en Ouganda
En décembre 2016, la Chine a annoncé son intention d’interdire tout travail et commerce de l’ivoire pour fin 2017. Mais cette décision de Pékin est loin de décourager la filière de ceux qui vivent de ce trafic juteux. Des diplomates chinois sont dans le viseur des autorités ougandaises qui enquêtent sur la disparition de plus d’une tonne d’ivoire des entrepôts gouvernementaux.
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Le président Yoweri Museveni a ordonné une enquête. L’autorité ougandaise de la vie sauvage et deux diplomates chinois dont les noms n'ont pas été révélés sont soupçonnés de collaborer dans le cadre d’un trafic d’ivoire en provenance de la République Démocratique du Congo, de Centrafrique et du Soudan du Sud. L’Ouganda serait utilisé comme pays de transit pour écouler la marchandise.
«L’ordre a été donné par le président d’enquêter sur toutes ces affaires. Si l’affaire est fondée, le directeur exécutif de l’agence de défense de la vie sauvage devrait être suspendu de ses fonctions ainsi que d’autres responsables», a annoncé un porte-parole de l’inspection générale du gouvernement à Kampala.
Cinq hauts responsables de l’autorité ougandaise de la vie sauvage avaient été suspendus après la disparition en 2014 de 1335 kilos d’ivoire des entrepôts gouvernementaux. Mais le résultat de l’enquête menée n’avait jamais été rendu public.
#Ouganda : le chef de la protection de la faune suspendu après la disparition d'un stock d'#ivoire #trafic #éléphants http://t.co/H10m4VuFya
— 30 Millions d'Amis (@30millionsdamis) November 24, 2014
Le président Museveni a ordonné l’ouverture d’une nouvelle enquête pour clarifier cette affaire. De nouveaux renseignements auraient montré la probable participation de responsables chinois dans ce vol d’ivoire d’une valeur d’un million de dollars.
Dans ce trafic d'ivoire de contrebande sur le continent, les Chinois occupent une place de plus en plus prépondérante. En 2011, plus de 150 ressortissants chinois ont été arrêtés pour trafic d’ivoire au Kenya et au Nigeria.
En 2015, l’agence Xinhua avait annoncé l’arrestation par les autorités tanzaniennes de Yang Fenglan, une Chinoise surnommée «la reine de l’ivoire». Elle était accusée d’avoir organisé un trafic d’ivoire pendant près de 14 ans, et d’être impliquée dans la vente de plus de 700 défenses d’éléphants pour un montant de deux millions d’euros.
Elle était arrivée dans le pays comme interprète pour le projet de chemin de fer Tanzanie-Zambie. L’affaire avait suscité l’indignation en Chine. Un journal proche du Parti communiste chinois avait appelé l’Afrique à traiter cette affaire conformément à la loi en soulignant que «Pékin ne demandera jamais grâce pour elle».
Des preuves de plus en plus nombreuses révèlent que les chasses illégales à l’éléphant se multiplient dans les régions où une main d’œuvre chinoise est employée à la construction de routes, écrit Courrier International.
L’activité des braconniers a augmenté fortement au cours de ces dernières années sur le continent africain pour satisfaire une demande en hausse en Asie. Mais c’est la première fois que des diplomates chinois sont soupçonnés d’être impliqués dans un tel trafic.
La Chine a opposé un démenti cathégorique aux accusations ougandaises. «Nous les punirons s'ils sont reconnus coupables d'être impliqués dans des activités de ce genre», a toutefois précisé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
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