Otages français au Mali : l’Aqmi exige que la France négocie directement avec Ben Laden
"Toute forme de négociation sur ce sujet à l'avenir sera conduite avec personne d'autre que notre Sheikh Oussama ben Laden (...) et selon ses conditions". Cette déclaration serait celle du chef de Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), l'Algérien Abdelmalek Droukdel, dans un enregistrement audio diffusé hier soir par la chaîne de télévision du Qatar Al-Jazira.
Ce sujet, c’est celui de la libération des cinq otages français enlevés dans la nuit du 15 au 16 septembre sur le site d'une mine d'uranium du groupe français Areva à Arlit, dans le nord du Niger, en même temps qu'un Malgache et un Togolais. Selon des sources maliennes et françaises, les sept hommes seraient actuellement détenus dans des collines désertiques du Timétrine, dans le nord-est du Mali, à une centaine de kilomètres de l'Algérie.
L'Aqmi, dont les responsables ont fait allégeance à Al-Qaïda début 2007 et qui a revendiqué le 21 septembre l'enlèvement des Français, demanderait également, toujours selon cette enregistrement, le retrait des troupes françaises d'Afghanistan. "(Si vous) voulez que vos citoyens qui sont prisonniers chez nous soient sains et saufs, alors vous devez vous dépêcher et retirer vos soldats d'Afghanistan selon un calendrier précis que vous rendrez public", aurait indiqué Abdelmalek Droukdel, selon le centre américain de surveillance des sites islamistes SITE.
La revendication n’est pas nouvelle. "Le retrait des forces françaises d'Afghanistan, c'est une forme de revendication classique et traditionnelle pour toutes les formes d'attentats", a réagi ce matin l'ancien ministre français de la Défense, Hervé Morin, sur France info. Ce qui est nouveau en revanche, c'est la référence, dans le message d'Aqmi, à Oussam ben Laden. "En général, et notamment pour Aqmi, il s'agit plutôt de franchise. On n'a pas un Al-Qaïda qui est une espèce de holding avec un certain nombre de filiales. Tout ça n'est pas aussi structuré que cela", a souligné le président du Nouveau Centre. "C'est quelque chose qu'on ne connaissait pas dans les autres prises d'otages de ce genre", a-t-il ajouté.
Le message est actuellement en cours d'authentification par le ministère des Affaires étrangères, qui n'a pas souhaité le commenter pour l'instant. Michèle Alliot-Marie cependant déclaré que la politique de la France ne sera pas dictée à l'extérieur. "La France fait tout ce qui est en son pouvoir pour que tous les otages, où qu'ils soient, soient libérés sains et saufs", a écrit la ministre de la Défense dans un bref communiqué. " La France ne peut accepter que sa politique soit dictée à l'extérieur par qui que ce soit ", a ajouté la nouvelle chef de la diplomatie française.
Cécile Mimaut, avec agences
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