Nouveaux affrontements violents à Tunis
Le centre de la capitale a été le théâtre d'une véritable bataille rangée et de courses poursuites entre policiers et manifestants qui scandaient des
slogans hostiles au gouvernement transitoire. Selon les témoignages des policiers présents sur place, il s'agirait de jeunes casseurs à la solde de l'ancien président. Pourtant des jeunes femmes participaient également aux affrontements et jetaient des pierres sur les policiers. Des forces de l'ordre qui, pour la plupart des Tunisiens, symbolisent toujours la répression exercées sous le régime de Zine El Abidine Ben Ali, chassé du pouvoir le 14 janvier.
Une très forte détonation a été entendue vers 17H00 locales, sans qu'il soit possible d'en déterminer la nature, suivie par des rafales de tirs automatiques. Des policiers des unités anti-émeutes et d'autres en civil, la plupart cagoulés, ont tenté de faire barrage à des manifestants, qui continuaient de leur jeter des pierres. Trois personnes sont mortes et une dizaine d'autres auraient été blessées durant ces affrontements.
Aux jets de pierres, la police a réagi en usant de bombes lacrymogènes pour disperser la foule de jeunes massée par centaines devant le ministère de l'Intérieur, proche de l'ambassade de France, qui selon un responsable, "n'a enregistré aucun signe d'agressivité".
Magasins et terrasses de cafés ont dû fermer dans une capitale désertée par ses habitants, offrant un spectacle de désolation à l'opposé de la traditionnelle agitation régnant dans la capitale le samedi soir. Vendredi déjà, une manifestation avait animé le centre de Tunis. Objet du mécontentement : le gouvernement de transition accusé d'abriter encore trop de dirigeants de l'ancien régime.
Caroline Caldier, avec agences
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