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LA VIDEO. La peur de Boko Haram maintient les Nigérians dans les camps

Selon le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, Boko Haram est «vaincu techniquement». Pourtant, les Nigérians qui ont fui les exactions du groupe islamiste ne sont pas de cet avis. Dans les camps de réfugiés, personne n’ose encore reprendre la vie d’avant.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
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Capture d'écran du reportage de l'AFP sur la vie dans un camp de Maiduguri. (AFP/FTV)

Le conflit au nord-est du Nigeria a forcé plus de 220.000 personnes à trouver refuge dans les pays voisins depuis 2013, dont 138.300 au Niger. Plus de 2,2 millions de personnes sont également déplacées en interne, essentiellement dans les régions de l'Adamaoua, de Borno et de Yobé. Ainsi, près de 1,6 million de personnes se sont réfugiées à Maiduguri, la grande ville du Nord et capitale de l’Etat de Borno. L’agglomération compte 23 camps de déplacés.
 
Malgré les déclarations du régime, le calme est loin d’être revenu dans le nord du pays. Et la confiance des habitants encore moins. Muhammadu Buhari prétend juste que sa promesse électorale de vaincre Boko Haram avant la fin de l’année 2015 a été tenue. Le pouvoir fait sa pub sur la télé publique. «La vie s’améliore…Tous les territoires occupés ont été récupérés.» Sauf que les villages reculés sont toujours à la merci des terroristes.
 

Ainsi, le 31 janvier 2016, une attaque du groupe terroriste à 10 kilomètres de la ville de Maiduguri a provoqué la mort de 85 personnes, près d’un camp de déplacés. Ces coups de main ne rassurent pas les déplacés. Certains retournent dans leur village, mais en reviennent bien vite, faute de toit, de travail ou de cheptel. Faute aussi d’une sécurité assurée.
 
Il faudra aussi reconstruire. Non seulement les habitations, mais surtout les édifices publics, écoles et hôpitaux, victimes des délires de Boko Haram. On estime que pour réabiliter tout le nord du pays, il faudra débourser un milliard de dollars.

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