Internet : le roi de l’hameçonnage est un escroc nigérian
L’homme, un Nigérian âgé de 40 ans, connu sous le pseudonyme de Mike, est soupçonné d’être à la tête d’un réseau d’au moins 40 membres, au Nigéria, en Malaisie et en Afrique du Sud. Mike avait également une filière de blanchiment de l’argent en Chine, en Europe et aux Etats-Unis, qui fournissait des comptes bancaires pour recycler les fonds récupérés.
Il y aurait des centaines de victimes à travers le monde, et le montant des fraudes s’élèverait à 60 millions de dollars, dont 15 millions pour une cible unique. La fraude reposait sur deux axes. Le détournement de paiement, où de faux messages sont adressés à l’acheteur afin qu’il règle son achat sur une banque aux mains des criminels. Selon le journal Libération, cette technique porte même le nom de «nigériane». Une fraude qui concerne également le particulier qui reçoit des mails l’invitant à venir en aide à un ami lointain ou à une riche veuve…
«L’arnaque au PDG»
L’autre technique est la désormais célèbre «arnaque au PDG». Dans ce cas, la messagerie d’un haut responsable de l’entreprise est piratée. Cela permet aux escrocs d’adresser un message à un subalterne pour, par exemple, demander l’exécution d’un virement en urgence sur un compte bancaire bien précis. Pour mémoire, l’entreprise autrichienne d’aéronautique FACC a été escroquée de 50 millions d’euros en 2016. L’escroc s’est fait passé pour le PDG de l’entreprise, rappelle Bitdefender, le spécialiste de la cyber sécurité.
Selon le FBI (lien en anglais), ce genre d’arnaque est en hausse constante aux Etats-Unis. 1200 compagnies escroquées en 2014 contre 5800 l’année suivante. Le montant de la fraude, évidemment, grimpe aussi. Pour les mêmes périodes, il passe de 180 millions de dollars à 570 millions.
Mike n’a pas été facile à appréhender, notamment en raison de la nature transnationale du réseau, a précisé Abdul Chukkol, le chef de la section de lutte contre la cyber-criminalité de EFCC. «Le combat contre la cybercriminalité doit fonctionner sur un partenariat public/privé et une coopération internationale», a-t-il précisé.
Pour Interpol, c’est l’occasion de rappeler qu’il faut alerter le public et notamment le milieu économique sur les techniques de cyber-fraude. «Des protocoles simples de sécurité peuvent être appliqués, comme la double authentification avant tout transfert d’argent. C’est essentiel pour réduire le risque d’être victime de ces escroqueries», précise un responsable d’Interpol.
Quant à Mike, il dort à l’ombre avec un de ses complices.
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