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A Igbo-Ora, au Nigeria, se tient le festival de la plus grande communauté de jumeaux au monde

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le chef traditionnel Jimoh Olajide Titiloye souhaite promouvoir sa ville comme la "première destination touristique mondiale pour les jumeaux". Et il a contacté le "Livre Guinness des records" pour qu'elle y figure.

A une centaine de kilomètres au nord de la mégapole Lagos, la petite ville d'Igbo-Ora, dans l'Etat d'Oyo, au cœur du pays Yoruba, s'est auto-proclamée "capitale mondiale des jumeaux". Ici, presque tous les habitants affirment avoir des jumeaux dans leur famille. Chaque année, un festival est organisé en leur honneur.

En octobre 2019, le photographe Pius Utomi Ekpei et le journaliste Agoi Joel Olatunde de l'AFP se sont rendus à ces festivités. 

Les démographes affirment que le pays Yoruba, qui s'étend du sud-ouest du Nigeria au Bénin voisin, compte beaucoup plus de naissances de gémellaires que le reste du monde. Pour célébrer cette particularité, une fois par an, tous les jumeaux, hommes, femmes, enfants et nouveau-nés se retrouvent pour un festival en leur honneur. (PIUS UTOMI EKPEI / AFP)
Ce festival fait la fierté de la région. Les jumeaux paradent dans les rues sous les chants et les regards des spectateurs. Et les "mascarades", personnages censés représenter les esprits, défilent en rythme, au son des percussions. (PIUS UTOMI EKPEI / AFP)
"Nous sommes ravis d'être célébrés (…) avec cet événement, le monde entier comprendra mieux que les Ibejis sont des enfants spéciaux et des cadeaux de Dieu", confie un jumeau à l'AFP. (PIUS UTOMI EKPEI / AFP)
  Les statistiques sur les yorubas sont difficiles à obtenir, mais une étude réalisée par un gynécologue britannique, Patrick Nylander du National Center for Health Statistics entre 1972 et 1982, a enregistré une moyenne de 45 à 50 jumeaux pour 1000 naissances vivantes dans la région, contre 33 pour 1000 aux États-Unis. (PIUS UTOMI EKPEI / AFP)
Ce festival "est une célébration de notre culture et de la reconnaissance des Ibejis (jumeaux en yoruba)", explique Oba Lamidi Adeyemi, le roi de la localité. Le terme Ibeji se réfère également à une sorte de divinité qui "annonce généralement la paix, le progrès, la prospérité et porte chance aux parents", ajoute-t-il. (PIUS UTOMI EKPEI / AFP)
Mais si aujourd'hui les jumeaux sont considérés comme une bénédiction, cela n'a pas toujours été le cas. A l'époque pré-coloniale, et encore dans certaines régions ou dans certains groupes communautaires au Nigeria, les jumeaux peuvent être considérés comme "diaboliques" et sont abandonnés ou tués.  (PIUS UTOMI EKPEI / AFP)
Si les scientifiques n'ont pas encore expliqué pourquoi les Yorubas, et Igbo-Ora en particulier, possèdent un si grand nombre de jumeaux, les résidents locaux ont leur propre théorie. "Nous mangeons de la feuille de gombo ou de la soupe Ilasa avec de l'igname (une sorte de pomme de terre) et de l'amala (farine de manioc). Et l'eau que nous buvons contribue également à ce phénomène". (PIUS UTOMI EKPEI / AFP)
Dans plusieurs communautés ancestrales de par le monde, l'igname sauvage est réputée pour avoir des composants d’œstrogènes et est parfois utilisée dans des traitements gynécologiques traditionnels pour favoriser la fertilité. Mais les experts, de leur côté, sont sceptiques, et affirment qu'il n'y a pas de lien prouvé entre le régime alimentaire et le taux de natalité, le même aliment étant d'ailleurs consommé également dans toute l'Afrique de l'Ouest. (PIUS UTOMI EKPEI / AFP)
"C'est une affaire de génétique", lance Emmanuel Akinyemi, gynécologue et directeur d'une clinique obstétrique locale. "Je pense que le gène responsable des naissances multiples se trouve dans notre région et qu'il a été transmis de génération en génération." (PIUS UTOMI EKPEI / AFP)

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