Nigeria : Amnesty International accuse l'armée de "violations massives des droits de l'homme"

Dans son combat contre le mouvement islamiste Boko Haram dans le nord-est du pays, l'armée nigériane commet de nombreuses exactions, accuse Amnesty International, mardi 5 août. Selon l'ONG, l'armée nigériane et les milices civiles qui la soutiennent sont coupable de "violations massives des droits de l'homme".

L'association met en avant des vidéos, des images et des témoignages recueillis lors d'une récente mission dans l'Etat de Borno et qui ont fourni "de nouvelles preuves d'exécutions extrajudiciaires et de graves violations des droits humains" par de présumés soldats et d'autres groupes armés.

Des détenus égorgés et jetés dans des fosses communes

Les enregistrements comprennent des images de détenus égorgés et jetés dans des fosses communes "par des hommes qui semblent appartenir à l'armée nigériane et aux milices de la Force opérationnelle interarmées civile (CJTF), soutenues par l'Etat", précise Amnesty. Une vidéo montre par ailleurs les conséquences d'un raid de Boko Haram sur un village, où le groupe armé a tué près de 100 personnes et détruit de nombreuses habitations.

"Ce ne sont pas les images que l'on attend d'un gouvernement qui entend jouer les premiers rôles en Afrique", martèle Salil Shetty, le secrétaire général d'Amnesty International. "La plupart des scènes décrites dans ces vidéos sont étrangères à notre opération et doivent être examinées pour garantir que de telles pratiques ne se sont pas glissées subrepticement dans le système", a réagi l'état-major de l'armée dans un communiqué.