Niger : la tribune dans la presse du président déchu Mohamed Bazoum "est inédite", estime un professeur de géopolitique

Michel Galy, chercheur au centre d'études sur les conflits et professeur de géopolitique à l'Institut des relations internationales s'est exprimé sur franceinfo vendredi à propos du président déchu au Niger, Mohamed Bazoum.
Article rédigé par franceinfo
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Illustration. Le président nigérien Mohamed Bazoum à l’Assemblée générale des Nations Unies au siège de l’ONU à New York le 22 septembre 2022. (TIMOTHY A. CLARY / AFP)

La tribune publiée vendredi 4 août dans le Washington Post par le président déchu du Niger Mohamed Bazoum est "inédite et extraordinaire", estime sur franceinfo Michel Galy, chercheur au centre d'études sur les conflits et professeur de géopolitique à l'Institut des relations internationales.

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D'ordinaire, dans des situations similaires, "les présidents étaient incarcérés sans possibilité de communication, souligne le chercheur. Jusqu'à récemment, Mohamed Bazoum pouvait téléphoner à la terre entière, notamment aux présidents français et américain. Dans sa tribune, il donne peut-être la possibilité aux États-Unis pour qu'ils puissent éventuellement intervenir". Mohamed Bazoum "appelle" ainsi dans le Washington Post "le gouvernement américain et l'ensemble de la communauté internationale à aider à restaurer l'ordre constitutionnel".

La junte militaire à l'origine du putsch a par ailleurs révoqué dans la nuit de jeudi à vendredi les accords militaires avec la France et mis fin aux fonctions des ambassadeurs du Niger en France, aux Etats-Unis, au Nigeria et au Togo.

L'intervention de la Cédéao peu probable

"La politique de la France est de faire intervenir en sous-main la Cédéao [ndlr : Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest] et le Nigeria qui a une forte armée et qui est limitrophe au Niger", rappelle Michel Galy. Il estime cependant "difficile" de voir une intervention militaire de la Cédéao au Niger, à l'issue dimanche de l'ultimatum que ses pays membres ont posé.

"D'une part, il y a une partie de la Cédéao, à savoir le Mali, le Burkina Faso et la Guinée, qui s'est déclaré contre une intervention militaire, et en quelque sorte allié en cas de conflit avec les putschistes du Niger, explique le chercheur. D'autre part, ce sont des armées très faibles. Pour autant, si elle n'intervient pas et fait des menaces sans conséquences, la Cédéao finirait de se déconsidérer et ne serait plus crédible".

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