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Niger / protection des expatriés : Areva reconnaît sur France Info des "complicités" et des "défaillances"

La polémique sur l’efficacité de la protection des expatriés français au Niger a éclaté ce week-end entre Niamey et Paris. Ce matin, un porte-parole d’Areva reconnaît sur France Info {"un ensemble de complicités, de défaillances"} dans la protection de ses expatriés sur le site d’Arlit. Les agents de sécurité n’étaient visiblement pas armés…
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France © France Info)

"Nulle part dans le monde, pas plus au Niger qu’ailleurs, nos gardes ne sont armés (…) Il y a un accord-cadre (entre les autorités locales, françaises et Areva, ndlr), Areva ne fait pas ce qu’il veut", affirme ce matin Jacques-Emmanuel Saulnier, porte-parole d’Areva.

Interrogé au micro France Info de Nicolas Poincaré, le porte-parole d’Areva reconnaît cependant qu’il y a "sans doute eu un ensemble de complicités, de défaillances, de choses qui n’ont pas fonctionné".

Des défaillances confirmées par le colonel Jacques Hogard, un conseiller sécurité de l'entreprise. Il affirme que les ravisseurs des cinq Français ont bénéficié d'une “trahison” au sein d'Areva. Selon lui, l'opération des activistes visaient des membres d'“une mission d'information qui venait de France et de l'étranger”. Ils auraient ensuite manqué leurs cibles initiales pour finalement décider de prendre d'autres otages. Selon lui, les ravisseurs “ont bénéficié d'une excellente information au sein du groupe Areva”.

La polémique a éclaté ce week-end entre Paris et Niamey, sur la sécurité qui entoure les expatriés, français notamment, sur les sites miniers sensibles, Areva assure n’avoir "jamais refusé aucune aide d’aucune sorte" pour la protection de ses salariés. Le groupe rejette ainsi les accusations nigériennes selon lesquelles Areva avait choisi "il y a deux mois" de confier la sécurité de son personnel à Arlit à "des agents privés pas armés" plutôt qu’aux militaires de Niamey.

Les sept otages (cinq Français, un Togolais et un Malgache) ont été kidnappés le 16 septembre à leur domicile, en pleine nuit, par un groupe armé qui, selon Paris et Niamey, pourrait appartenir à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Aucune revendication n’est parvenue à ce jour aux autorités.
_ Après avoir annoncé dès jeudi un renforcement des mesures de sécurité à Arlit, Areva et Vinci ont finalement entrepris d’évacuer leurs expatriés de la région.

Gilles Halais, avec agences

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