Face à une sécheresse inquiétante, la Namibie demande l'aide internationale
Ce pays d'Afrique australe a déclaré l'état de catastrophe naturelle pour une durée de six mois, en raison d'une grave sécheresse qui affecte depuis des semaines ses récoltes, son bétail et la sécurité alimentaire d'une partie de sa population. Windhoek, la capitale, a annoncé une assistance de 35 millions d'euros aux zones touchées.
Un Namibien sur cinq n'a pas accès à une nourriture suffisante à cause de la sécheresse qui sévit dans le pays, a fait savoir le gouvernement.
En tout, un demi-million de personnes sont confrontées à l'insécurité alimentaire.
"Les moyens de subsistance d'une majorité de Namibiens sont menacés, notamment ceux qui dépendent des activités de l'agriculture", a déploré la Première ministre, Saara Kuugongelwa-Amadhila, le 7 mai 2019 devant le Parlement. "La plupart des régions (du pays) souffrent de pénuries d'eau car la plupart des bassins sont secs ou n'ont pas reçu assez de pluie cette saison", a-t-elle précisé.
Des dizaines de milliers d'animaux d'élevage sont morts, faute d'eau
Comme le reste de l'Afrique australe, la Namibie, qui compte 2,4 millions d'habitants, souffre depuis plusieurs saisons de sécheresse, aggravées par des épisodes climatiques de type El Niño, qui affecte les récoltes et le bétail.
Les rivières se sont asséchées dans le nord du pays, ce qui a décimé une bonne partie du bétail. Au moins 60 000 animaux domestiques sont morts au cours des six derniers mois.
L'état de catastrophe naturelle décrété par le président Hage Geingob devrait être maintenu pour au moins six mois.
Fin avril, son gouvernement avait annoncé avoir débloqué une enveloppe d'un montant équivalent à 35 millions d'euros, pour venir en aide aux agriculteurs et aux populations affectées par le manque de précipitations.
Le Programme alimentaire mondial dit suivre de près la situation en Namibie
Les personnes affectées recevront une assistance alimentaire, des réservoirs d’eau ainsi que des aides pour leurs activités. Les fermiers percevront des subventions pour leur transport vers les zones de pâturage, ainsi que pour l’acheminement des fourrages vers les zones affectées. Ceux qui en ont besoin obtiendront également un accompagnement pour le bail des zones de pâturage. Une aide pour l’organisation des récoltes sera fournie.
Afin de passer ce cap difficile, sans trop de pénalités pour l'économie, le pays a également sollicité l'aide internationale. "Il s'agit d'un appel à toute institution ou personne susceptible de compléter les efforts du gouvernement", a précisé à l'AFP le ministre de l'Information, Stanley Simataa.
A Genève, un porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies, Hervé Verhoosel, a déclaré "ne pas avoir encore reçu de demande écrite" des autorités de Windhoek, mais assuré "suivre de près la situation en Namibie".
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