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Mauritanie : l'enquête s'oriente vers la piste intégriste

Les autorités de Nouakchott affirment être à la recherche de trois suspects qui auraient pris la fuite vers le Sénégal après avoir agressé cinq touristes français, dont quatre sont morts. Les fuyards seraient proches de la branche d'Al-Quaïda au Maghreb.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Radio France © REUTERS/Luc Gnago)

L'enquête avance

Les gendarmes mauritaniens ont affirmé avoir arrêté mardi matin un homme, Abou Saïd, un activiste de la mouvance "salafiste djihadiste", affilié au Groupe salafiste pour la prédication et le combat, aujourd'hui Al-Qaïda au Maghreb islamique (LIRE NOTRE ENCADRE). L'homme avait été condamné en juillet dernier à un an de prison avec sursis pour "formation militaire dans les camps du GSPC algérien en Algérie". Sa femme a aussi été interpellée, avant d'être libérée.
_ L'homme, dont on ignore s'il est directement lié à l'agression, aurait loué le taxi emprunté par les trois fuyards, qui avaient abandonné la vieille Mercedes avec laquelle ils avaient quitté les lieux de l'agression. Le taxi a ensuite emporté les trois hommes vers la ville de Boghé, à la frontière sénégalaise, qui se trouve à environ 65km plus au sud, comme l'a confirmé le chauffeur, entendu par la police.

Les enquêteurs soupçonnent les trois hommes d'avoir franchi la frontière, où des barrages ont été installés sur plusieurs postes de la zone. Les autorités sénégalaises de la région ont affirmé avoir connaissance de l'affaire et être à la recherche des agresseurs présumés, sans pour autant avoir la preuve qu'ils soient effectivement entrés dans le pays.
_ Deux de ces trois hommes sont soupçonnés d'appartenance à des groupes extrémistes salafistes, selon le parquet général de Nouakchott. Tous trois ont d'ailleurs déjà été jugés devant une cour mauritanienne cette année. Ils étaient accusés d'avoir eu des activités terroristes et d'avoir fréquenté les camps d'entraînement du GSPC en Algérie. Mais ils ont bénéficié d'un non-lieu parce qu'ils ne préparaient pas d'attentat.

Parallèlement deux autres suspects ont été interpellés, deux délinquants connus localement, ce qui, ajouté au chauffeur de taxi interrogé dès le début de l'enquête, porte à cinq le nombre de personnes entendues par les gendarmes.

Des experts

Enfin le procureur de la République chargé de diriger l'enquête a déjà fait appel à des experts marocains spécialistes des empreintes digitales pour passer au crible la voiture abandonnée par les assaillants ainsi que le taxi qui les a transportés jusqu'à la frontière sénégalaise.

Un seul rescapé de l'attaque

Contrairement à ce que les enquêteurs avaient d'abord cru, les victimes n'ont pas été détroussées.
L'unique survivant de la mortelle attaque, François Tollet, sérieusement blessé à la jambe, a été transféré dans la nuit vers l'Hôpital principal de Dakar (Sénégal), une information confirmée par Moussa Samb, porte-parole de l'établissement. L'ambassadeur de France au Sénégal, Jean-Christophe Ruffin, annonce que l'homme sera rapatrié vers la France dès mercredi.
_ Ses deux fils, Didier et Jean-Philippe Tollet, ainsi que son frère Gérard Tollet et Adda Hacène, un ami de ces derniers, ont eux été tués. Leurs dépouilles doivent être transportées à Paris dès mardi soir.

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