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Projet Pegasus : Abdellatif Hammouchi, premier policier du roi du Maroc, pointé du doigt

Abdellatif Hammouchi, patron de la Sûreté nationale au Maroc et adepte des nouvelles technologies, a longuement amélioré l'appareil sécuritaire du royaume. Il pourrait bien aujourd'hui être plongé dans le scandale du logiciel espion Pegasus.

Article rédigé par Christian Chesnot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Abdellatif Hammouchi, actuellement chef de la Sûreté nationale, lors de la conférence internationale sur le climat COP22 à Marrakech en 2016. (FADEL SENNA / AFP)

Depuis les révélations du projet Pegasus, cette affaire d'espionnage dévoilée par Forbidden Stories et un consortium de journalistes dont la cellule investigation de Radio France fait partie, la situation diplomatique s'est tendue entre la France et le Maroc. Surtout depuis que l'Élysée a appris que le téléphone d'Emmanuel Macron a directement été ciblé par les services de sécurité de Rabat. Derrière la sécurité nationale marocaine, un homme : Abdellatif Hammouchi.

Admirateur de la vision sécuritaire américaine

Abdellatif Hammouchi a gravi les échelons de la police avec une étonnante rapidité pour occuper aujourd'hui une place centrale dans l'appareil sécuritaire du royaume. "C'est une étoile montante du pouvoir marocain", selon un journaliste local. 

>> Projet Pegasus : vers une future crise diplomatique entre Paris et Rabat ?

L'homme de 55 ans cumule désormais deux casquettes pour gérer la sécurité au Maroc : il dirige la Direction générale de la sûreté nationale et la Direction générale de la surveillance du territoire. À ce niveau de responsabilité, il a l'oreille et la confiance de Mohammed VI et il est considéré comme "le premier centurion" du palais royal.

Adepte des nouvelles technologies, Abdellatif Hammouchi a modernisé et professionnalisé l'appareil policier marocain en quelques années. Proche de Mike Pompeo, ancien patron de la CIA (Central Intelligence Agency) devenu secrétaire d'État sous Donald Trump, et admirateur de la vision sécuritaire américaine, il a créé un bureau de l'antiterrorisme sur le modèle du FBI. 

L'homme, prudent, aimant la discrétion, ne s'exprime jamais publiquement. Il a même créé un poste de porte-parole de la police et laisse ses adjoints s'exprimer plutôt que lui. Mais avec l'affaire Pegasus, le superflic de Mohammed VI risque bien d'être plongé dans la lumière crue d'un scandale qui embarrasse le royaume.

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