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Le Maroc épinglé par Human Rights Watch pour la répression de ses opposants

L’ONG Human Rights Watch sort ce jeudi un rapport inédit sur le royaume chérifien.

Article rédigé par franceinfo - Justine Leblond
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des militants protestant contre la répression du gouvernement marocain, en janvier 2020. (FADEL SENNA / AFP)

Comment, depuis une dizaine d'années, le gouvernement marocain réprime les opposants et les journalistes critiques : Human Rights Watch publie ce jeudi 28 juillet "un manuel des techniques de répression au Maroc". Depuis dix ans, ce phénomène de répression est croissant d'après l'ONG, et l’année 2021 bat tous les records.

D’après l’Association marocaine des droits humains (AMDH), membre observateur du Conseil économique et social de l’ONU, 2021 a été une année de "répression sans précédent" au Maroc, en matière de liberté d’expression et de la presse. En un an, 170 journalistes et militants ont été arrêtés ou poursuivis et plus de 140 manifestations ont été interdites sous prétexte de l’état d’urgence sanitaire.

Des "méthodes sournoises pour faire taire l'opposition"

Les techniques pour faire taire l'opposition sont nombreuses, comme le détaille Ahmed Benchemsi, directeur de la communication de Human Rights Watch pour la région de l’Afrique du Nord : "Des opposants prennent 5-6 ans de prison au terme de procès complètement injustes, d’autres sont soumis à de la surveillance par des logiciels-espions dans leur téléphone, certains voient des vidéos intimes diffusées à des membres de leur famille...". Il ajoute que cela peut aller jusqu'à "des agressions dans la rue". 

Parmi les exemples de cas détaillés dans le rapport, on peut lire celui de Maati Monjib. Historien et activiste politique, il a été emprisonné trois mois pour détournement de fonds d'ONG. Des faits qui ne sont pas prouvés selon Ahmed Benchemsi, qui assure qu'aucune organisation n'a jamais porté plainte.

"Cet homme-là à tout subi. Il y a eu presque des milliers d’articles publiés contre lui ces dernières années, totalement diffamatoires, avec souvent des allégations très tendancieuses sur sa vie privée, des informations qui n’ont pu être obtenues que par de la surveillance. Il avait tout le temps des voitures de police qui le suivaient, ou garées en bas de chez lui."

Ahmed Benchemsi

à franceinfo

Ce qui rend ce rapport inédit, c’est que toutes les preuves sont réunies, explique Ahmed Benchemsi, que "le Maroc utilise ces méthodes sournoises pour pouvoir faire taire l’opposition, tout en continuant à bénéficier de l’image d’un pays relativement modéré et libéral".

À travers ce manuel, l’ONG espère ouvrir les yeux de la communauté internationale, pour que les pays partenaires du Maroc puissent intervenir auprès du gouvernement marocain, et ainsi "faire pression".

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