Manifestations violemment réprimées en Tunisie
Les troubles sociaux gagnent du terrain en Tunisie. Après la région de Sidi Bouzid, à 265km de Tunis, les manifestations se sont étendues à plusieurs régions du centre et du sud, notamment dans les villes de Ben Guerdane, près de la frontière libyenne, à Kairouan, Sousse, dans les îles Kerkennah, à Sfax et Médenine.
Tout a commencé après la tentative de suicide d'un jeune diplômé le 17 décembre. Vendeur sans permis de fruits et légumes il s'était fait confisquer sa marchandise par la police municipale. Désespéré, le jeune homme s'était aspergé d'essence pour s'immoler par le feu. Il a survécu
mais se trouve dans un état critique. Cinq jours plus tard un autre jeune a mis fin à sa vie en s'électrocutant au contact de câbles électriques.
A l'appel de plusieurs syndicats dont ceux de l'enseignement secondaire, de la santé, de la poste et des caisses de sécurité, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées hier à la mi-journée place Mohamed Ali à Tunis, devant le siège de l'Union générale tunisienne du travail. "Notre revendication est l'emploi et encore l'emploi. Nous sommes ici pour soutenir la jeunesse de Sidi Bouzid et réclamer du travail", expliquent les manifestants.
"Le taux de chômage élevé des diplômés universitaires, la hausse des prix des matières premières et le recours au secteur agricole seulement sont à l'origine des troubles", a estimé le président de la section régionale de la Ligue des droits de l'Homme, Raouf Nsiri. Les manifestants ont été violemment dispersés à coup de matraque.
Caroline Caldier, avec agences
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