Manifestations en Tunisie contre un gouvernement "trop proche de Ben Ali"
"Le dictateur est tombé, la dictature pas encore! Il faut que les Tunisiens
achèvent la mission" : parole d'internaute tunisien sur Facebook. Les appels à manifester pleuvent sur les réseaux sociaux depuis hier et l'annonce de la composition du "gouvernement d'union nationale", contre cette équipe jugée encore trop proche du régime déchu. Certaines figures, telles que les ministres de l'Intérieur, la Défense, les
Finances et les Affaires étrangères, ont conservé leurs postes régaliens. Un choix de nature à "assurer la continuité du service public tunisien", a commenté ce matin la ministre Michèle Alliot-Marie, mais un choix qu'une partie de la population tunisienne semble avoir du mal à avaler.
Ce matin, des centaines de manifestants ont défilé dans le
centre de Tunis aux cris de "A bas la dictature !" et "Dehors le
RCD !", allusion au Rassemblement constitutionnel démocratique,
le parti de Ben Ali. Une centaine d'entre eux ont été dispersés par la police sans ménagement. Des hommes, semble-t-il, menés par un leader islamiste : Sadok Chourou, ancien président du mouvement interdit Ennahdha. Mais la puissante centrale syndicale tunisienne UGTT aussi affirme ce matin ne "pas reconnaître le nouveau gouvernement".
_ À côté de ces manifestations pourtant, la rue tunisienne semble très partagée sur la conduite à tenir face au nouveau pouvoir. Surtout après les semaines de trouble traversées depuis fin décembre.
D'autres manifestations, rassemblant au total des milliers de personnes, ont été signalées dans les autres villes du pays : à Sidi Bouzid, Regueb, Kasserine (les villes d'où est parti le mouvement de révolte), mais aussi à Sfax, la métropole économique.
_ Trois membres du nouveau gouvernement ont annoncé ce matin leur démission, 24 heures à peine après avoir été nommés : le secrétaire d'Etat aux Transports, le ministre de la Formation et de l'Emploi, et un ministre auprès du Premier ministre.
Cécile Quéguiner, avec agences
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