Cet article date de plus de six ans.

Un jihadiste malien a été remis à la Cour pénale internationale pour des crimes de guerre

Il est notamment accusé d'avoir participé à la destruction de mausolées et d'être responsable de viols et d'esclavage sexuel commis dans le contexte de mariages forcés.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des combattants du groupe Ansar Dine dans le nord du Mali, en août 2012. (ROMARIC HIEN / AFP)

Un jihadiste malien accusé de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre a été remis par les autorités maliennes à la Cour pénale internationale (CPI), samedi 30 mars. Il devra répondre d'atrocités commises à Tombouctou en 2012 et 2013. Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud est notamment accusé d'avoir participé à la destruction de mausolées et d'être responsable de viols et d'esclavage sexuel commis dans le contexte de mariages forcés.

Il aurait participé à la politique de mariages forcés [...] qui ont donné lieu à des viols répétés et à la réduction de femmes et de jeunes filles à l'état d'esclaves sexuelles.

Cour pénale internationale

Communiqué

Des accusations de torture pèsent également contre le jihadiste, âgé de 40 ans, qui aurait été membre d'Ansar Dine – mouvement touareg associé à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) – et commissaire de la police islamique à Tombouctou. "Les charges qui pèsent contre lui sont représentatives de la criminalité et des persécutions subies par la population", ajoute Fatou Bensouda, procureur de la CPI, dans un communiqué.

"Un message contre les crimes qui heurtent la conscience humaine"

La date de l'apparition d'Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud devant les juges de la CPI n'a pas encore été communiquée. Le jour venu, il deviendra le deuxième jihadiste islamique à être jugée par la cour internationale. En 2016, un premier jihadiste malien, Ahmad Al Faqi Al Mahdi, avait ainsi été condamné à neuf ans de prison pour avoir pris part à la destruction des mausolées protégés à Tombouctou en 2012.

Le jihadiste malien Ahmad Al-Faqi Al-Mahdi lors de son procès à La Haye, le 27 septembre 2016. (BAS CZERWINSKI / ANP / AFP)

Cette nouvelle arrestation envoit "un message fort à tous ceux qui, où qu'ils se trouvent, commettent des crimes qui heurtent la conscience humaine", estime Fatou Bensouda. "J'espère qu'elle signifie au Mali notre détermination et notre résolution à agir comme il se doit et à faire tout ce que nous pouvons pour répondre aux souffrances indicibles infligées à la population malienne."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.