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Un astrophysicien nommé Premier ministre de transition au Mali

Alors que Cheick Modibo Diarra a été désigné numéro 2 malien, une vague d'arrestations a visé mardi des hommes politiques et chefs militaires proches du président renversé, Amadou Toumani Touré.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'astrophysicien et nouveau Premier ministre malien, Cheick Modibo Diarra le 13 octobre 2004. (MAXIMILIEN LAMY / AFP)

La situation est loin d'être résolue au Mali. Si d'un côté, la transition avance avec la nomination de Cheick Modibo Diarra au poste de Premier ministre de transition mardi 17 avril, de l'autre, la junte a fait arrêter plusieurs personnalités politiques et militaires proches du président déchu, Amadou Toumani Touré (ATT), dont son ex-Premier ministre.

Le nouveau chef du gouvernement, Cheick Modibo Diarra, 60 ans, n'est pas un inconnu. Citoyen malien et américain, il a obtenu son bac dans un lycée technique de Bamako, la capitale malienne, avant d'étudier à Paris puis aux Etats-Unis pour devenir astrophysicien.

Astrophysicien, président de Microsoft Afrique

Il a dirigé plusieurs missions spatiales pour la Nasa et le Jet Propulsion Laboratory, principal centre de recherches américain pour l'exploration robotique du système solaire. Cheick Modibo Diarra a par la suite exercé d'importantes fonctions : ambassadeur de bonne volonté auprès de l'Unesco ou premier président de l'université virtuelle africaine, basée au Kenya. Depuis 2006, il est président de Microsoft Corporation pour l'Afrique.

Il est aussi le gendre du deuxième président, Moussa Traoré, militaire renversé en 1991 après 23 ans de pouvoir autoritaire. Diarra comptait se présenter à la présidentielle d'avril 2012 (annulée par le putsch du 22 mars) avec son parti, le Rassemblement pour le développement du Mali (RpDM). "La politique ne doit pas seulement être une affaire de professionnels", estime-t-il.

Il tentera, avec le président de la transition Dioncounda Traoré, qui l'a désigné, de ramener l'ordre et "regagner la totalité de notre pays, son intégrité" menacée par les rebelles touareg et des groupes islamistes qui ont conquis le nord du pays, a-t-il déclaré mardi soir à la télévision publique.

Arrestations de personnalités

Sa nomination est intervenue peu après l'arrestation mardi à Bamako de plusieurs proches d'ATT. La junte n'a pas dit clairement ce qu'elle leur reprochait. Dans un communiqué publié tard dans la soirée, le chef de cabinet du leader des putschistes s'est contenté d'affirmer que des "personnalités militaires et civiles" avaient été "appréhendées" par les forces de sécurité maliennes. D'après lui, ces interpellations ont eu lieu "sur la foi d'indications précises et d'informations graves et concordantes" et "sur instructions de la hiérarchie".

Deux des principaux candidats à la présidentielle parmi les interpellés

Parmi les personnalités arrêtées, on sait que figurent Modibo Sidibé, ex-Premier ministre d'ATT, et Soumaïla Cissé, ancien ministre et ex-dirigeant de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa). Or, tous deux étaient parmi les principaux candidats à la présidentielle initialement prévue le 29 avril. Modibo Sidibé avait déjà été arrêté lors du putsch, puis libéré.

Soumaïla Cissé a été blessé au cours de son interpellation, selon son cabinet, qui affirme que "le gardien et un de ses neveux" ont également été blessés et son domicile "vandalisé". Le directeur général de la police, l'ancien ministre de la Défense ou encore le chef d'état-major particulier d'ATT ont aussi été arrêtés, d'après leurs familles.

La junte veut garder un rôle de premier rang

Pour les observateurs à Bamako, les putschistes, qui doivent être amnistiés, n'ont jamais envisagé d'être écartés. Il semble qu'après avoir dû accepter un processus de transition devant les pressions internationales, elle veuille continuer à jouer un rôle de premier rang. L'Union européenne a exigé la "libération immédiate" des détenus et la France, ancienne puissance coloniale, a dénoncé des "détentions arbitraires"

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