Mali. Le président ivoirien appelle à une mobilisation "plus large"
Il a lancé cet appel à l'occasion de l'ouverture du sommet ouest-africain destiné à accélérer le déploiement de la force régionale.
L'Afrique de l'ouest demande des renforts au Mali. Le président ivoirien Alassane Ouattara a appelé samedi 19 janvier à une mobilisation internationale "plus large" dans les opérations militaires au Mali, à l'occasion de l'ouverture du sommet ouest-africain destiné à accélérer le déploiement de la force régionale. Le pays est en guerre depuis le 11 janvier contre les islamistes armés stationnés au nord.
"L'heure a sonné pour un engagement plus large des grandes puissances et du plus grand nombre d'Etats et d'organisations aux opérations militaires afin qu'une plus grande solidarité se noue autour de la France et de l'Afrique dans la guerre totale et multiforme contre le terrorisme au Mali", a lancé Alassane Ouattara, président en exercice de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).
"Aucune région du monde ne sera plus jamais à l'abri si le Sahel bascule du mauvais côté", a-t-il conclu, appelant notamment à la mobilisation internationale pour financer les efforts militaires africains au Mali.
2 000 soldats français sur place
"Il nous faut accélérer le rétablissement de l'intégrité territoriale du Mali avec l'appui logistique de nos partenaires" et "aller au-delà de nos effectifs actuels" grâce à des soutiens internationaux, a-t-il estimé.
La France a "aujourd'hui" 2 000 militaires engagés au sol au Mali, où l'objectif de 2 500 soldats français déployés pourrait être dépassé, a indiqué samedi le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian. "L'opération Serval regroupe environ 2 900 militaires à cet instant puisque vous avez des éléments à Ouagadougou, à Niamey, à Dakar", a précisé le ministre de la Défense, invité de France 3 Bretagne.
"En tous cas, ça fera environ 4 000 militaires qui seront mobilisés pour cette opération, c'est une grosse opération", a-t-il souligné.
5 800 soldats du continent africain
L'opération française engagée le 11 janvier au Mali "n'a pas vocation à se substituer à l'action de la Misma [Mission internationale de soutien au Mali]", a pour sa part rappelé le ministre des Affaires Etrangères français, Laurent Fabius, à l'ouverture du même sommet. La force africaine doit se déployer "le plus vite possible, et c'est l'objet de notre réunion", a-t-il ajouté.
Quelque 2 000 membres de la Misma doivent être déployés d'ici au 26 janvier. Une centaine de soldats togolais et nigérians sont déjà arrivés à Bamako, et une trentaine de Béninois sont en route pour les rejoindre. Au total, quelque 5 800 soldats du continent africain doivent être déployés au Mali et prendre à terme le relais de l'armée française.
Promettant "la défaite inéluctable des narcoterroristes", Alassane Ouattara a affirmé que le processus politique devait se poursuivre au Mali, avec l'adoption d'une "feuille de route" de la transition par les autorités maliennes et le lancement d'"un véritable dialogue national" pour régler les causes profondes du conflit.
Quel rôle pour le Maghreb ?
Faisant référence à la prise d'otages menée en Algérie par un commando islamiste, Alassane Ouattara a souhaité que soit examinée, "en coordination avec les 'pays du champ', notamment la Mauritanie et l'Algérie, de même qu'avec les pays du Maghreb, leur implication dans les opérations en cours au Sahel afin d'éviter tout repli des terroristes".
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