Mali : en réponse à la contestation, le président annonce une "dissolution de fait" de la Cour constitutionnelle
La Cour constitutionnelle est au cœur d'un mouvement de contestation depuis qu'elle a invalidé une trentaine des résultats des élections législatives de mars-avril.
Un geste dans l'espoir de calmer la révolte. Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a annoncé samedi 11 juillet la "dissolution de fait" de la Cour constitutionnelle, au deuxième jour d'importantes manifestations à Bamako. La veille, plusieurs leaders de la contestation appartenant au Mouvement du 5-Juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) ont été arrêtés par les forces de sécurité.
Dans différents endroits de la ville, des barricades ont été érigées et des pneus incendiés par des manifestants. Des bâtiments officiels, comme l'Assemblée nationale et le Haut conseil des collectivités, ont été bloqués. La télévision publique malienne ORTM a également cessé de diffuser ses programmes, précise Jeune Afrique. Selon France 24, citant une source hospitalière, au moins une personne est morte.
Vers de nouvelles législatives partielles
En dehors du président, la Cour constitutionnelle focalise la colère depuis qu'elle a invalidé une trentaine des résultats des élections législatives de mars-avril. Le renvoi de ses neuf juges figurait parmi les exigences du M5. Dans une brève allocution télévisée au ton grave, la quatrième en seulement un mois, le chef de l'Etat a indiqué qu'il abrogerait les décrets de nomination des juges de la Cour encore à leur poste, ce qui revient selon ses mots à une "dissolution de fait".
Les nouveaux juges devraient être nommés rapidement, ce qui devrait ouvrir la voie à des législatives partielles dans les circonscriptions dont la Cour constitutionnelle a invalidé les résultats.
Depuis plus d'un mois, le mouvement canalise une multitude de contestations dans l'un des pays les plus pauvres du monde : mécontentement contre la dégradation sécuritaire et l'incapacité à y faire face après des années de violence, le marasme économique, la défaillance des services de l'Etat, ou encore le discrédit répandu d'institutions suspectes de corruption.
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