Ils sont plus de 10.000 dans le camp de Goudebou. Dans le nord du Burkina Faso. La plupart sont là depuis un an et demi. Ils ont cherché la sécurité, mais ont souvent tout abandonné derrière eux : maison, cheptel.Ce camp abrite toutes les communautés, toutes les ethnies. Arabe, touareg. Officiellement, la cohabitation est bonne. En fait, chacun évite de parler des choses qui fâchent. Des incidents mineurs éclatent notamment entre femmes autour du puits. La gendarmerie passe régulièrement, histoire de calmer les esprits échauffés. La guerre civile y a semé le doute, et la méfiance envers autrui est la règle. Le désœuvrement et le mal du pays font naître un sentiment de frustration. Les gens voudraient retourner au Mali. Sauf que le pays n’est pas pacifié. Selon les ONG présentent dans le camp, une réconciliation est possible et réclamée par une majorité de réfugiés.