L'Union européenne visée par les djihadistes
Pour le chef de l'Etat français, il ne fait aucun doute que l'Europe était la cible des attaques terroristes perpétrées à Bruxelles le 22 mars 2016 et qui ont fait au moins 34 morts et plus de 200 blessés, selon les médias belges. «Le terrorisme a frappé la Belgique mais c'était l'Europe qui était visée et c'est tout le monde qui est concerné», a déclaré François Hollande.
Les djihadistes semblent avoir fait de l'Union européenne (UE) une nouvelle cible. Des hommes armés ont attaqué lundi 21 mars 2016 un hôtel de Bamako, au Mali, utilisé comme quartier général par la mission de formation de l'UE au Mali, sans faire de victime dans les rangs de cette dernière. Quelques heures plus tard, la capitale de la Belgique qui abrite le siège de la Commission européenne (branche exécutive de l'Union), était la cible d'attaques terroristes revendiquées par le groupe Etat islamique.
L'Etat islamique revendique le double attentat de #Bruxelles via son agence Amaq #EI pic.twitter.com/Y0YVwB1P1z
— David Thomson (@_DavidThomson) March 22, 2016
Au coeur des institutions européennes
«Une double explosion a eu lieu à Zaventem (à l'aéroport de Bruxelles) dans le hall des départs peu après 8 heures du matin. Une explosion a également eu lieu dans la station de métro Maelbeek à Bruxelles (mardi 22 mars 2016) aux alentours de 9h15», rapporte Le Soir. Plus de 85% des vols à l'arrivée et au départ de Brussels Airport sont européens. Quant à la station de Maelbeek, elle se trouve au coeur du quartier européen de Bruxelles. A quelques mètres des institutions européennes, la station voit transiter chaque jour des employés de la Commission européenne.
Au Mali, les soupçons pèsent sur Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui ont conduit récemment des attaques dans le pays et dans la sous-région de Afrique de l'Ouest (Burkina Faso et Côte d'Ivoire). Deux suspects ont été arrêtés et un assaillant a été tué. «(C'est) un jeune mineur. Il a environ 16 ans», a indiqué à l'AFP une source militaire européenne sous le couvert de l'anonymat. «Dans son sac, on a retrouvé des grenades et des éléments qui indiquent clairement qu'il est un terroriste», a ajouté cette source. Selon BBC Afrique, l'attaque a été «saluée» par Aqmi.
#Brussels: EU flags at half mast in front of the @EU_Commission. #BrusselsAttacks pic.twitter.com/WuNmLSRI7A
— European Commission (@EU_Commission) March 22, 2016
Le président du Conseil européen Donald Tusk a fait part de son «horreur» après les «attentats terroristes» de Bruxelles. En déplacement en Jordanie, la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini, émue, a déclaré que c'était «un jour très triste pour l'Europe, au moment où l'Europe et sa capitale souffrent de la même douleur que cette région (du Moyen-Orient) a connue et connaît chaque jour».
Les autorités européennes sont en alerte. «Les institutions de l'UE travaillent ensemble pour assurer la sécurité des salariés et des bâtiments. S'il vous plaît, restez à la maison ou à l'intérieur des bâtiments», a demandé après les attaques, la Commissaire européenne au Budget Kristalina Georgieva, également chargée des salariés et des questions de sécurité de l'exécutif européen, via son compte Twitter.
Following situation in Brussels. EU institutions working together to ensure security of staff& premises.Please stay home or inside buildings
— Kristalina Georgieva (@KGeorgieva) March 22, 2016
L'Europe doit prendre «des dispositions indispensables face à la gravité de la menace»
La France a appelé l'Europe à renforcer la lutte anti-terroriste face à la menace. Cette dernière «exige (de l'Europe) qu’elle prenne les dispositions indispensables face à la gravité de la menace», a insisté François Hollande. Pour de nombreux observateurs, les attaques de Bruxelles remettent à l'ordre du jour la directive PNR (Passenger Name Record), considérée comme un dispositif clé.
La proposition d'inscrire le PNR à l'ordre du jour de la session plénière, explique le site d'informations Euractiv.fr, «a été rejetée (le 7 mars 2016) par la quasi-totalité des autres familles politiques, inquiètes de voir un autre texte laissé à l’abandon par les États membres : le paquet sur la protection des données personnelles».
«Le projet propose d'obliger les compagnies aériennes à transmettre aux pays de l'UE les données de leurs passagers afin d'aider les autorités à lutter contre le terrorisme et les formes graves de criminalité, poursuit le média. Un tel système nécessite une collecte plus systématique des données, l'utilisation et la conservation des données PNR des passagers aériens, et aurait, par conséquent, une incidence sur les droits à la vie privée et à la protection des données»
Après les attaques de Bruxelles, l'ensemble des pays européens ont renforcé leur niveau de sécurité.
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