Jean-Marie Fardeau sur les violences vis-à-vis des civils au Mali
On parle de viols, d’enrôlement d’enfants comme soldats… dans les régions de Kidal, Gao et Tombouctou. Qu'en est-il ?
Une centaine de personnes fuyant la zone de conflit au nord du pays ont témoigné d’exactions commises par les groupes armés sur des civils.
Elles ont évoqué des viols de femmes et de très jeunes filles ou l’enrôlement de force de jeunes garçons dans les groupes armés. Ces derniers obligent ainsi des familles à leur donner un de leurs garçons pour le faire combattre.
Il faut savoir que le Mali est signataire de la Convention internationale des droits de l'enfant, selon laquelle l’utilisation d'enfants dans les conflits armés sont assimilés à un crime de guerre, passible de la Cour pénale internationale.
Ces humiliations sont des pratiques menées sur des populations qui n’ont plus l’énergie de se défendre.
D’autres violations des droits de l’Homme ont également été signalées comme le pillage des hôpitaux – à Gao, plusieurs personnes sont mortes faute de soins durant plusieurs jours – ou des stocks alimentaires. Dans ce dernier cas, la population n'a plus accès aux produits de première nécessité.
Quels sont les groupes les plus impliqués dans ces violences ?
Elles sont attribuées à tous les camps, mais concernent au premier chef les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et les islamistes d’Ançar Dine. S’ils ont parfois protégé la population des rebelles du MNLA, les combattants d’Ançar Dine, qui appliquent la charia à la lettre, ont pratiqué des amputations (mains, oreilles…).
Dans les zones contrôlées par les groupes armés, où les prisons ont été ouvertes, la confusion a profité à ceux qui participaient aux exactions.
Dans un droit de réponse publié le 2 mai 2012 sur son site, le MNLA dénonce les accusations de Human Rights Wach dans son communiqué daté du 30 Avril 2012.
On a aussi accusé l’armée au début du conflit...
Des témoignages ont fait état d’actes commis par des militaires maliens sur leurs frères d’armes – ils ont tué un soldat, un gendarme et un cadet, notamment – dans la région centrale de Mopti. Ils sont aussi accusés d’avoir enlevé des civils d’origine touareg dont on est sans nouvelle.
A Bamako, la capitale, où affluent de nombreux réfugiés venus du Nord, plusieurs civils ont été tués, mais par des balles perdues (les combats y faisaient encore rage début mai entre ex-putschistes et forces loyales au président déchu, Amadou Toumani Touré, NDLR).
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