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Combien la guerre au Mali va-t-elle coûter à la France ?

Le gouvernement se refuse pour le moment à tout chiffrage de l'intervention française au Mali. Une chose est sûre : elle coûtera cher aux finances publiques. 

Article rédigé par Bastien Hugues
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un soldat français pose à côté d'un hélicoptère Gazelle près de Bamako (Mali), le 19 janvier 2013. (ERIC FEFERBERG / AFP)

Le gouvernement promet "la transparence". Mais dix jours après le début de l'intervention française au Mali, impossible de savoir précisément combien cette guerre va coûter aux finances publiques. "Il est un peu trop tôt" pour une estimation, a répondu le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, dimanche 20 janvier sur France 5, promettant "une vision assez claire dans quelques jours". Mais "on ne va pas commencer à faire des comptes d'apothicaire par rapport à la nécessité qui est d'éradiquer le terrorisme", a-t-il prévenu. 

Très critique à l'égard de cette opération Serval, le député européen et coprésident du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, a lui évalué son coût à "deux millions d'euros par jour". Mais pour l'instant, "il est impossible de chiffrer cette opération, car son périmètre change tous les jours", rétorque Jean Launey, député PS du Lot et secrétaire de la commission des Finances à l'Assemblée, interrogé par L'Expansion. "Tout dépendra du nombre d'avions déployés, du nombre d'heures de vol et surtout de la durée de l'opération." 

Les précédents libyen et afghan

Toutefois, les opérations passées permettent de se faire une vague idée des frais engagés. En Afghanistan, le coût pour les finances publiques s'est par exemple élevé à 493 millions d'euros l'an dernier, soit un peu moins de 1,4 million d'euros par jour. En Libye, en 2011, l'opération Harmattan a duré 227 jours et coûté 368,5 millions d'euros, soit un peu plus de 1,6 million d'euros par jour. Des sommes importantes qui s'expliquent notamment par la mobilisation du porte-avions Charles de Gaulle en Méditerranée et, autour de lui, d'un important groupe aéronaval (avions, sous-marin nucléaire, pétrolier-ravitailleur…).

L'opération Serval devrait être un peu moins "gourmande" et donc revenir un peu moins cher. Pour l'instant, elle mobilise 4 000 soldats (dont 2 500 sur le sol malien), plusieurs dizaines de véhicules blindés, quatre avions Rafale, six Mirage 2 000, cinq avions ravitailleurs C-135 et C-160, deux F1-CR de reconnaissance et une dizaine d'hélicoptères de combat. Une liste dont le coût total dépendra, en premier lieu, de la durée de l'intervention. 

Un impact limité sur le budget de la Défense

Chaque année, la France réserve dans sa loi de finances initiale une somme dédiée aux opérations militaires extérieures (Opex) en cours ou prévues. Fin 2010, le Parlement a par exemple provisionné 630 millions d'euros pour les Opex de 2011, indépendamment du budget de la Défense. Mais en cours d'année, les différentes interventions (en particulier celle en Libye) ont engendré un surcoût total pour les finances publiques de 541 millions d'euros (voir le graphique ci-dessous). Une somme relativement marginale si on la compare avec le budget de la Défense — 37,4 milliards d'euros cette année-là.

Quand le budget Opex est dépassé, le gouvernement abonde habituellement les crédits par décrets, pour ne pas plomber les comptes de la Défense. Après une baisse du surcoût en 2012 par rapport à 2011, la loi de finances initiale de 2013 espérait une nouvelle diminution, notamment avec le retrait des troupes françaises d'Afghanistan. Des économies qui risquent d'être très vite englouties dans l'opération Serval.

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