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Au procès des attentats de Bamako, le principal accusé était bel et bien présent, contre toute attente

Les attentats du Radisson Blu et de La Terrasse avaient fait 25 morts dans la capitale malienne en 2015. Un doute a subsisté jusqu'à la dernière minute sur la présence sur le banc des accusés du jihadiste Fawaz Ould Ahmed alias "Ibrahim 10".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des policiers se tiennent devant le restaurant La Terrasse à Bamako (Mali), le 7 mars 2015.  (SEBASTIEN RIEUSSEC / AFP)

Le procès des auteurs présumés des attentats de l'hôtel Radisson Blu et du restaurant La Terrasse, qui avaient fait 25 morts à Bamako en 2015, s'est ouvert mardi 27 octobre à Bamako en présence du principal accusé, le jihadiste "Ibrahim 10". 

Un doute a subsisté jusqu'à la dernière minute sur la présence sur le banc des accusés de la cour spéciale antiterroriste de ce Mauritanien d'une quarantaine d'années, Fawaz Ould Ahmed (ou Ahmeida) de son vrai nom.

Des rumeurs avaient indiqué que ce lieutenant du chef jihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar faisait partie des quelque 200 détenus libérés début octobre en échange de quatre otages, dont la Française Sophie Pétronin et l'homme politique malien Soumaïla Cissé. Mais il a bien été extrait de sa cellule et emmené cagoulé dans un fourgon blindé jusqu'à l'enceinte du tribunal, placé sous haute sécurité. 

"Ibrahim 10" voulait "venger le prophète" 

Les victimes françaises et leurs proches assistaient aux débats grâce à une retransmission organisée dans une salle d’assises de la cour d’appel de Paris. La famille de Fabien Guyomard, décédé en mars 2015 lors de l’attaque du restaurant La Terrasse, est arrivée la première, suivie par six membres du personnel d’Air France rescapés de la fusillade, selon France Télévisions. La première audience, mardi matin, a été consacrée à la lecture des arrêts de renvoi. 

"Ibrahim 10" est accusé d'avoir tué avec un fusil d'assaut un Français, un Belge et trois Maliens, le 7 mars 2015, dans le restaurant de Bamako La Terrasse, une action pour "venger le prophète" perpétrée dans la foulée des attentats contre l'hebdomadaire français Charlie Hebdo, selon l'enquête.

Il est également soupçonné d'avoir "planifié et fait exécuter" l'attaque, le 20 novembre de la même année, contre l'hôtel de luxe Radisson Blu. Deux hommes avaient alors "tiré sur tout ce qui bouge", tuant 20 personnes, dont 14 étrangers, avant d'être abattus.

Le troisième prévenu manquait à l'appel 

Une main sur la hanche, l'autre pour s'appuyer à la barre, Fawaz Ould Ahmed, physique de colosse, vêtu d'un boubou gris, a écouté sans broncher les faits qui lui sont reprochés. Il a demandé l'aide de traducteur arabe, de peur de "buter sur quelques mots" en français.

A ses côtés à la barre, Sadou Chaka (alias Moussa ou Oussama Maïga), était selon l'enquête "chargé de l'acheminement des armes dans les villes cibles". Agé de 16 ans à l'époque, il est accusé d'être impliqué dans l'attentat du Radisson Blu. 

Le troisième prévenu, Abdoulbaki Abdramane Maïga (alias Abou Mahamadoune), manquait pour sa part à l'appel."On nous a parlé d'absence, mais nous savons qu'il a été libéré par 'le Prince', à savoir l'Etat du Mali", a dit à la sortie d'audience l'un des avocats des parties civiles, Alassane Diop.

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