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Vols meurtriers de zébus à Madagascar

Les vols de zébus se multiplient dans le sud de l’île, et ils sont de plus en plus meurtriers. Dernièrement, des affrontements ont fait quinze morts entre voleurs et gendarmes. Le zébu est indissociable de la culture et de l'économie malgache. Il est signe de richesse et générateur de lien social. Au point que ces vols déstabilisent la société.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Le vol de bétail dans le sud de Madagascar met la population en péril. (Biosphoto/Lionel Astruc)

En malgache, il y a 190 proverbes qui se rapportent au zébu. On dit que sur l'île, ces bovins sont plus nombreux que les 22 millions d'habitants. Le zébu est de tous les moments de la vie, de la naissance à la mort. Il est symbole et générateur de richesse. A tel point que dans la tradition, voler un zébu est signe de virilité et de courage. Dans les ethnies du sud, le vol de zébu est le préalable à toute demande en mariage. Autrefois, le père pouvait refuser d'accorder la main de sa fille si le nombre de têtes de bétail volées lui semblait insuffisant.

Aujourd'hui, le vol de zébus n'a plus du tout cette dimension folklorique. Certes, le nom qu'on donne aux voleurs, «dahalo», est resté. Mais désormais, on n'hésite pas à tuer. La raréfaction du cheptel a augmenté sa valeur. Les derniers vols en date, à la mi-août, ont opposé des bandes d'une centaine de dahalos à la gendarmerie. Des affrontements violents qui ont provoqué la mort de 15 personnes, 13 voleurs et deux gendarmes. A six contre cent, les gendarmes tirent à vu.

Les voleurs sont de plus en plus déterminés et les autorités envoient des renforts. Cela ne suffit pas pour rassurer la population qui, face à la violence, déserte le sud pour s'installer dans la capitale.

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