Cet article date de plus de treize ans.

Madagascar: le président s'accroche au pouvoir

L'opposition malgache a pris le contrôle du siège du gouvernement à Antananarivo et son chef Andry Rajoelina a affirmé {"commander"} l'armée et exigé la démission du président Marc Ravalomanana, qui a catégoriquement refusé tout départ.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

Le charismatique ancien maire de la capitale, Andry Rajoelina, avait donné en début d'après-midi quatre heures au président malgache pour quitter le pouvoir, mais il n'a pas précisé ce qu'il comptait faire précisément après l'expiration de son ultimatum, alors que l'armée a pour le moment exclu de marcher sur le palais présidentiel où se trouve le chef de l'Etat. "C'est moi qui commande l'armée aujourd'hui", a cependant affirmé l'opposant âgé de 34 ans, ajoutant: "Nous ne voulons pas la violence". Il a aussi menacé de traduire en justice son rival.

Escorté de militaires, un cabinet de l'opposition nommé pour remplacer le gouvernement s'est emparé dans la matinée de la Primature désertée. Le "Premier ministre" de cette "Haute autorité de transition", Roindefo Zafitsimivalo Monja, entouré de ses "ministres", a affirmé que "le président de la République, l'Assemblée nationale, le Sénat et le gouvernement (étaient) déchus de leur fonctions" .

Dans un communiqué, la présidence et le gouvernement ont répliqué que le pouvoir était toujours entre les mains de Marc Ravalomanana, décrivant le mouvement de l'opposition comme "une manifestation de rue, qui utilise la terreur et la répression pour survivre".

Alors que l'armée, la gendarmerie et la police ont basculé dans la défiance au président, le nouveau chef d'état-major de l'armée a assuré qu'il n'y avait pas lieu à ce stade de déployer l'armée vers le palais présidentiel, tout en se disant prêt à soutenir l'opposition si nécessaire.

L'opposition, qui a pris l'"engagement" d'organiser des élections générales d'ici 24 mois, a aussi reçu le soutien du président de l'Assemblée nationale et ex-Premier ministre de Ravalomanana, Jacques Sylla. Elle accuse le président malgache d'avoir "manqué à ses obligations constitutionnelles" , lui reprochant notamment "la tuerie" du 7 février et l'utilisation du pouvoir "au profit d'intérêts purement privés et personnels".

La Commission européenne s'est déclarée pour sa part "sérieusement préoccupée" par la crise. L'émissaire de l'ONU à Madagascar, Tiébilé Dramé, a appelé les Malgaches "à trouver un compromis".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.