Washington accuse la Russie de menacer la paix et la sécurité en Libye
Selon le Département d’Etat américain, l’ingérence russe en Libye menace la paix, la sécurité et la stabilité de ce pays.
Depuis les révélations, le 5 novembre 2019 par le New York Times (NYT), sur la présence de quelque 200 mercenaires russes en Libye, Washington s’inquiète de la stratégie de Moscou au pays de feu Kadhafi.
L'ingérence militaire de la Russie
Lors de son point de presse du 26 novembre, le secrétaire d’Etat adjoint américain pour le Moyen-Orient, David Schenker, a réaffirmé la détermination des Etats-Unis "à assurer un avenir sûr et prospère à la population libyenne".
Pour que cela devienne une réalité, il a appelé les acteurs externes à de véritables engagements pour ne plus alimenter les violences. Il en a profité pour dénoncer en particulier "l’ingérence militaire de la Russie" qui, selon lui, "menace la paix, la sécurité et la stabilité en Libye".
"Nous avons transmis ce même message lors de discussions de haut niveau avec l’Armée nationale libyenne (ANL) et au Gouvernement d’accord national (GNA) ce mois-ci", a-t-il également précisé.
Deux jours auparavant, le département d’Etat avait révélé qu’une délégation de hauts responsables américains, dont la conseillère adjointe à la Sécurité nationale de la Maison blanche, Victoria Coates, et l’ambassadeur américain en Libye, Richard Norland, avait rencontré le 24 novembre le maréchal Khalifa Haftar.
Lors de cette rencontre destinée à échanger "des mesures à prendre pour parvenir à une suspension des hostilités et à un règlement du conflit", selon le département d’Etat, la délégation américaine avait déjà fait part des inquiétudes de Washington.
Soulignant l’attachement des Etats-Unis à la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Libye, elle s’était déclarée "gravement préoccupée par l’exploitation du conflit par la Russie au détriment du peuple libyen".
Washington demande la fin de l'offensive Haftar sur Tripoli
Même si Moscou a démenti les informations du NYT sur la présence de mercenaires sur le sol libyen, la Russie est en effet soupçonnée de soutenir l’armée de l’homme fort de Cyrénaïque contre le gouvernement de Fayez al-Sarraj, basé à Tripoli et officiellement reconnu par l’ONU et la communauté internationale.
Soutenu également par l’Egypte et les Emirats arabes unis, Khalifa Haftar tente, depuis le mois d’avril, de prendre le contrôle de la capitale libyenne. Mais son offensive, repoussée par les forces d’Al-Sarraj qui sont appuyées par les milices locales, marque toujours le pas dans la banlieue sud de Tripoli.
Le 16 novembre, suite à une rencontre avec une délégation du GNA, Washington avait appelé l’ANL du maréchal "à cesser son offensive sur Tripoli". "Cela facilitera une coopération entre les Etats-Unis et la Libye pour empêcher des ingérences étrangères indues", expliquait le communiqué.
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