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Paix fragile en Libye, deux ans après la mort de Kadhafi

Le chef de la police militaire assassiné, le Premier ministre brièvement enlevé... Deux ans après la mort de Kadhafi, la Libye est toujours un bateau ivre. Des élections ont certes eu lieu, mais le pouvoir central est trop faible, et les milices font la loi.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1 min
Contrôle militaire à Tripoli (AFP/ Mahmud Turkia)

Le 20 octobre 2011, dans une ultime fuite, Mouammar Kadhafi trouvait la mort. Un véritable lynchage qui mettait fin à une dictature de quarante années. Le 7 juillet 2012, se sont tenues les premières élections libres dans le pays. Un gouvernement dirigé par Ali Zeidane a été formé. Un savant dosage de libéraux et d’islamistes...
Pourtant, le pays n'est toujours pas stabilisé.
 
Pour preuve, l’enlèvement rocambolesque de ce même Premier ministre, le 10 octobre 2013. Enlevé par des membres d’une milice, puis libéré quelques heures plus tard par une autre milice.
«Il y a des forces qui veulent s’opposer à la construction de l’Etat», a déclaré Ali Zeidane. Une déclaration qui visait ces fameuses milices.
 
Les milices gangrènent le pays
Elles sont des dizaines dans le pays, constituées et armées lors de la révolution.
Ces groupes devaient être désarmés en 2012, or il n’en est toujours rien. Ils regroupent 225.000 hommes, enregistrés et payés… par L’Etat. Ces miliciens n’obéissent qu’à leurs chefs et sûrement pas au gouvernement.
De plus, ces milices s’affrontent régulièrement. Une lutte pour le pouvoir qui épouse la ligne de fracture du gouvernement, entre islamistes, laïcs et bédouins.
 
Benghazi dans la tourmente
La capitale de la Cyrénaïque, la première ville à se libérer du joug du dictateur, est aussi la plus agitée. Les attentats s’y multiplient, sanglante illustration de la lutte que se livre les milices.
Le 18 octobre 2013, le chef de la police militaire du pays, Ahmed al-Barghathi, était assassiné devant son domicile. Plusieurs officiers ont subi le même sort depuis la chute de Kadhafi.

C’est à Benghazi également qu’il y a un an était assassiné l’ambassadeur américain Christopher Stevens. Et le 11 octobre, c'est le consulat de Suède qui était visé par un attentat à la voiture piégée qui n'a pas fait de victimes. C'est une des rares représentations diplomatiques présente encore dans la ville.

Et comme si tout cela ne suffisait pas, c'est désormais la menace djihadiste qui apparaît. Les pays occidentaux craignent que l'extrême sud du désert libyen ne soit devenu le nouveau sanctuaire d'al-Qaïda.




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