Libye : Seïf Al-Islam Kadhafi brandit la menace d'une guerre civile
Après l'Est de la Libye, c'est dans la capitale Tripoli que la révolte a commencé à gronder hier. Des milliers de manifestants anti-Kadhafi se sont mis en marche dans les rues pour dénoncer le régime de fer depuis 42 ans. Cette nuit, des témoins que France Info a pu joindre par téléphone racontent des scènes d'affrontement avec les forces de l'ordre et les pro-Kadhafi. Plusieurs récits décrivent des tirs nourris, au cœur de la ville.
Ces scènes de violence ont été rapportées au moment même où le fils aîné du colonel Kadhafi a prononcé un discours à la télévision nationale. Un discours très ferme dans lequel il assure que son père n'a pas quitté le pays, contrairement à une rumeur qui circule sur la fuite du dirigeant libyen, et dans lequel il évoque un complot de l'étranger.
UNE "NOUVELLE LIBYE" OU "LA GUERRE CIVILE"
Le peuple doit choisir entre une "nouvelle Libye" ou la "guerre civile", a prévenu Seïf Al-Islam, tout en promettant un train de réformes, dont un nouveau code pénal, de nouvelles lois donnant "des perspectives de liberté" pour la presse et la société civile, ainsi que du lancement d'un dialogue sur une Constitution. " La Libye est à un carrefour. Soit nous nous entendons aujourd'hui sur des réformes, soit nous ne pleurerons pas 84 morts mais des milliers et il y aura des rivières de sang dans toute la Libye", a-t-il déclaré.
MOUAMMAR KADHAFI SE BATTRA "JUSQU'AU BOUT"
Seïf Al-Islam a répété à plusieurs reprises ce chiffre de 84 morts dans les violences qui ont débuté la semaine dernière, alors que l’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch, parle d’au moins 233 personnes tuées en Libye depuis le début de la contestation le 15 février. La plupart des victimes sont déplorées à Benghazi, deuxième ville du pays.
Mouammar Kadhafi se battra "jusqu'au bout" contre les manifestations qui menacent son régime, a affirmé le fils du dirigeant libyen. " L'armée aura maintenant un rôle essentiel pour imposer la sécurité parce que c'est l'unité et la stabilité de la Libye" qui sont en jeu, a-t-il prévenu.
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