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Libye : Seïf Al-Islam Kadhafi brandit la menace d'une guerre civile

Seïf Al-Islam, le fils du numéro un libyen Mouammar Kadhafi, a affirmé hier soir à la télévision que le peuple libyen devait choisir soit de construire une "nouvelle Libye" soit de plonger dans la "guerre civile". _ Depuis 24 heures, la plus grande confusion règne dans le pays. Alors que des affrontements violents ont éclatés cette nuit dans la capitale Tripoli, le gouvernement libyen parle de 84 morts depuis le début de la contestation, le 15 février. Human Rights Watch avance le bilan de 233 tués.
Article rédigé par Cécile Mimaut
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)
le discours de kadhafi fils

Après l'Est de la Libye, c'est dans la capitale Tripoli que la révolte a commencé à gronder hier. Des milliers de manifestants anti-Kadhafi se sont mis en marche dans les rues pour dénoncer le régime de fer depuis 42 ans. Cette nuit, des témoins que France Info a pu joindre par téléphone racontent des scènes d'affrontement avec les forces de l'ordre et les pro-Kadhafi. Plusieurs récits décrivent des tirs nourris, au cœur de la ville.

REACTION LIBYENNE DE FRANCE

Ces scènes de violence ont été rapportées au moment même où le fils aîné du colonel Kadhafi a prononcé un discours à la télévision nationale. Un discours très ferme dans lequel il assure que son père n'a pas quitté le pays, contrairement à une rumeur qui circule sur la fuite du dirigeant libyen, et dans lequel il évoque un complot de l'étranger.

UNE "NOUVELLE LIBYE" OU "LA GUERRE CIVILE"

Le peuple doit choisir entre une "nouvelle Libye" ou la "guerre civile", a prévenu Seïf Al-Islam, tout en promettant un train de réformes, dont un nouveau code pénal, de nouvelles lois donnant "des perspectives de liberté" pour la presse et la société civile, ainsi que du lancement d'un dialogue sur une Constitution. " La Libye est à un carrefour. Soit nous nous entendons aujourd'hui sur des réformes, soit nous ne pleurerons pas 84 morts mais des milliers et il y aura des rivières de sang dans toute la Libye", a-t-il déclaré.

MOUAMMAR KADHAFI SE BATTRA "JUSQU'AU BOUT"

Seïf Al-Islam a répété à plusieurs reprises ce chiffre de 84 morts dans les violences qui ont débuté la semaine dernière, alors que l’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch, parle d’au moins 233 personnes tuées en Libye depuis le début de la contestation le 15 février. La plupart des victimes sont déplorées à Benghazi, deuxième ville du pays.

Mouammar Kadhafi se battra "jusqu'au bout" contre les manifestations qui menacent son régime, a affirmé le fils du dirigeant libyen. " L'armée aura maintenant un rôle essentiel pour imposer la sécurité parce que c'est l'unité et la stabilité de la Libye" qui sont en jeu, a-t-il prévenu.

7H45 KHATTAR ABOU DIAB
 

 

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