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La Turquie enregistre ses premiers morts en Libye

Engagée en Libye depuis janvier 2020, la Turquie a reconnu, par la voix de son président Recep Tayyip Erdogan, la mort de deux de ses soldats sur le sol libyen.

Article rédigé par Michel Lachkar
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Poignée de mains entre le chef du gouvernement libyen Fayez al-Sarraj (à gauche) et le président turc Recep Tayyip Erdogan lors d'une réunion à Istanbul le 20 février 2020. (MURAT CETINMUHURDAR / TURKISH PRESIDENTIAL PRESS SERVI)

L’armée turque, qui a perdu 33 soldats le 27 février 2020 à Idlib, sur le front syrien, n’est pas non plus épargnée en Libye. Ankara a reconnu des pertes sur le sol libyen, où elle a déployé 2000 soldats pour soutenir le gouvernement d’union nationale (GNA) basé à Tripoli.

 "Nous avons eu deux martyrs là-bas, en Libye”, a déclaré le 25 février 2020 Recep Tayyip Erdogan lors d’une conférence de presse à Ankara. Le président turc a pour la première fois confirmé la présence, sur le sol libyen, de combattants syriens supplétifs d’Ankara.

Des combattants syriens aux côtés des soldats turcs

De son côté, l'ANL (l'Armée nationale libyenne) du maréchal Khalifa Haftar a affirmé avoir tué 16 soldats turcs lors d'une frappe qui a visé le 18 février le port de Tripoli. Parmi ces victimes, le colonel Okan Altinay, un officier du service de renseignement d'Ankara, chargé de superviser les livraisons d'armes turques aux alliés libyens. Toujours selon l'ANL, le colonel, habituellement basé dans la partie militaire de l'aéroport international de Mitiga, s'était déplacé ce jour-là au port pour recevoir une cargaison d'équipements. L'ANL du maréchal Haftar a  par ailleurs confirmé avoir ciblé, toujours à Mitiga, l'"Al-Nusoor Hotel", utilisé par des officiers turcs. 

Trois autres soldats turcs auraient été tués, et six autres blessés, lors de combats autour de la ville de Misrata le 22 février 2020.

Que vient faire la Turquie en Libye ?

Si la Turquie est déterminée à appuyer le gouvernement libyen de Tripoli reconnu par les Nations unies, c’est parce qu’elle a signé avec lui un accord de délimitation maritime qui permet à Ankara de faire valoir ses droits sur une zone, riche en hydrocarbures, de la Méditerranée orientale.

Suite à cet accord, le président Erdogan avait annoncé le 2 janvier 2020 que son gouvernement envoyait du personnel militaire en Libye pour "aider à former et conseiller" l’armée du gouvernement basé à Tripoli.

De son côté, le maréchal Hatfar, qui tient l'est de la Libye, est soutenu par plusieurs rivaux régionaux de la Turquie, notamment les Emirats arabes unis et l’Egypte. Des Russes se trouvent en outre de son côté. Selon le chercheur Jalel Harcahoui, interviewé par franceinfo Afrique, on compterait "1400 mercenaires russes en Libye, appartenant au groupe Wagner, dont environ 300 sont actifs au front, au sud de Tripoli".

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