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Khalifa Haftar, le militaire qui fait la chasse aux islamistes en Libye
Près de trois ans après le renversement du régime de Mouammar Kadhafi à l’été 2011, la Libye vit au rythme des affrontements entre les groupes islamistes, notamment Ansar al-Charia, les tribus et les militaires. Dans l’anarchie la plus totale liée à un Etat déliquescent, un homme tente de reprendre les choses en main : Khalifa Haftar, un officier à la retraite au passé trouble.
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«Les affrontements meurtriers n'ont pratiquement pas cessé de s'intensifier depuis mai dernier et le déclenchement de l'opération "Dignité" par un général libyen dissident parti en guerre contre le terrorisme islamique», écrit Dominique Garraud dans La Charente Libre le 28 juillet 2014.
Ce général d’armée, c’est Khalifa Haftar, 71 ans, ancien allié de la CIA, qui a lancé une campagne militaire le 16 mai 2014 à l'est du pays pour «éradiquer le terrorisme à Benghazi», où l’aéroport est fermé depuis mi-mai en raison des combats. Nommé chef d’état-major des armées libyennes en novembre 2011, Haftar tente aujourd’hui de reprendre l'aéroport de Tripoli, fermé depuis le 13 juillet.
Revenu en Libye en 2011
Exilé en Virginie, aux Etats-Unis, où cet officier supérieur libyen a vécu pendant 20 ans après une exfiltration du Tchad dans les années 90, l’«homme des Américains», comme on l’appelle parfois en raison de son passé trouble, est rentré début 2011 au pays.
Dès février 2014, l'ancien officier, qui dément avoir une quelconque ambition politique, avait appelé à la formation d'un conseil présidentiel pour expédier les affaires courantes jusqu'aux élections législatives du 25 juin. Il reprochait aux autorités centrales leur incapacité à contenir les mouvements islamistes.
On lui reproche de se substituer à l’Etat
Mais cette initiative n’a pas fait l’unanimité. D’un côté, l’homme, entré en dissidence avec le pouvoir, a été accusé «de tentative putschiste» par les autorités libyennes. Lesquelles n'ont toujours pas réussi à rétablir l'ordre dans le pays.
«Quand l'Etat est absent, quiconque émerge peut être considéré comme une planche de salut», estime Othmane Ben Sassi, ancien membre du Conseil national de transition et ex-bras politique de la rébellion. Relayant les doutes sur les réelles intentions du général Haftar, M.Ben Sassi a enfoncé le clou: «La division de la classe politique et l'absence totale de l'Etat à Benghazi, lui ont donné plus d'influence et de soutien, lui permettant de se substituer à l'Etat, en utilisant l'armée régulière et même les forces aériennes» qui ont rallié son initiative.
Les djihadistes veulent sa peau
De l’autre, les djihadistes d'Ansar al-Charia (les Partisans de la loi islamique, en arabe, dont le bras militaire est constitué d'anciens rebelles ayant combattu le régime de Mouammar Kadhafi), ont mis à prix la tête de celui qu’ils qualifient désormais d'«ennemi de l'islam».
Classé organisation terroriste par les Etats-Unis, ce mouvement islamiste a menacé Haftar de la même fin que le «Guide de la Révolution», tué en octobre 2011 après sa capture par ces mêmes rebelles. Devenu l’homme à abattre, le général a d’ailleurs échappé à un attentat suicide début juin à Benghazi.
Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a également juré sa perte : «Nous vous appelons à vous unir pour extirper le symbole de la traîtrise et de l'apostasie: Khalifa Haftar et les partisans de Kadhafi qui sont sous son commandement».
Planche de salut d’une partie de la population
Mais le militaire s’est aussi rallié les soutiens d’une partie de la population, de la classe politique et laïque et de plusieurs unités de l'armée régulière, dont les forces de l'armée de l'air et les forces spéciales menées par le commandant Wanis Abou Khamada.
En mai, des manifestations populaires de soutien ont assis, dit-il, sa légitimité. Il s’agit, selon lui, d’un «mandat» du peuple pour continuer sa «bataille contre les terroristes».
Soutenu à l’intérieur comme à l’extérieur
Aujourd’hui, des informations circulent selon lesquelles le général Haftar serait soutenu par l’Egypte et des pays comme les Emirats arabes unis qui craignent autant que les Occidentaux une poussée des islamistes radicaux, potentiellement soutenus par le Qatar ou la Turquie. Depuis le début de son offensive, «les djihadistes accusent les Etats-Unis et leurs alliés de soutenir le général Haftar, aidé également, selon eux, par l'Egypte du maréchal Sissi», annonçait Reuters en juin. Une information corroborée par le site tunisien Kapitalis, qui revient sur les forces spéciales étrangères engagées sur le terrain.
Si les gouvernements concernés ne confirment pas, Haftar n’hésite pas à faire des appels du pied au nouveau président égyptien. Ainsi, le 27 mai, il appelait les autorités du Caire à agir dans le quotidien égyptien Al-Masry Al-Youm, relayé par Jeune Afrique: «Je soutiens toute frappe militaire de l'Egypte pour sécuriser ses frontières, y compris à l'intérieur de la Libye.»
Ce général d’armée, c’est Khalifa Haftar, 71 ans, ancien allié de la CIA, qui a lancé une campagne militaire le 16 mai 2014 à l'est du pays pour «éradiquer le terrorisme à Benghazi», où l’aéroport est fermé depuis mi-mai en raison des combats. Nommé chef d’état-major des armées libyennes en novembre 2011, Haftar tente aujourd’hui de reprendre l'aéroport de Tripoli, fermé depuis le 13 juillet.
Revenu en Libye en 2011
Exilé en Virginie, aux Etats-Unis, où cet officier supérieur libyen a vécu pendant 20 ans après une exfiltration du Tchad dans les années 90, l’«homme des Américains», comme on l’appelle parfois en raison de son passé trouble, est rentré début 2011 au pays.
Dès février 2014, l'ancien officier, qui dément avoir une quelconque ambition politique, avait appelé à la formation d'un conseil présidentiel pour expédier les affaires courantes jusqu'aux élections législatives du 25 juin. Il reprochait aux autorités centrales leur incapacité à contenir les mouvements islamistes.
On lui reproche de se substituer à l’Etat
Mais cette initiative n’a pas fait l’unanimité. D’un côté, l’homme, entré en dissidence avec le pouvoir, a été accusé «de tentative putschiste» par les autorités libyennes. Lesquelles n'ont toujours pas réussi à rétablir l'ordre dans le pays.
«Quand l'Etat est absent, quiconque émerge peut être considéré comme une planche de salut», estime Othmane Ben Sassi, ancien membre du Conseil national de transition et ex-bras politique de la rébellion. Relayant les doutes sur les réelles intentions du général Haftar, M.Ben Sassi a enfoncé le clou: «La division de la classe politique et l'absence totale de l'Etat à Benghazi, lui ont donné plus d'influence et de soutien, lui permettant de se substituer à l'Etat, en utilisant l'armée régulière et même les forces aériennes» qui ont rallié son initiative.
Les djihadistes veulent sa peau
De l’autre, les djihadistes d'Ansar al-Charia (les Partisans de la loi islamique, en arabe, dont le bras militaire est constitué d'anciens rebelles ayant combattu le régime de Mouammar Kadhafi), ont mis à prix la tête de celui qu’ils qualifient désormais d'«ennemi de l'islam».
Classé organisation terroriste par les Etats-Unis, ce mouvement islamiste a menacé Haftar de la même fin que le «Guide de la Révolution», tué en octobre 2011 après sa capture par ces mêmes rebelles. Devenu l’homme à abattre, le général a d’ailleurs échappé à un attentat suicide début juin à Benghazi.
Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a également juré sa perte : «Nous vous appelons à vous unir pour extirper le symbole de la traîtrise et de l'apostasie: Khalifa Haftar et les partisans de Kadhafi qui sont sous son commandement».
Planche de salut d’une partie de la population
Mais le militaire s’est aussi rallié les soutiens d’une partie de la population, de la classe politique et laïque et de plusieurs unités de l'armée régulière, dont les forces de l'armée de l'air et les forces spéciales menées par le commandant Wanis Abou Khamada.
En mai, des manifestations populaires de soutien ont assis, dit-il, sa légitimité. Il s’agit, selon lui, d’un «mandat» du peuple pour continuer sa «bataille contre les terroristes».
Soutenu à l’intérieur comme à l’extérieur
Aujourd’hui, des informations circulent selon lesquelles le général Haftar serait soutenu par l’Egypte et des pays comme les Emirats arabes unis qui craignent autant que les Occidentaux une poussée des islamistes radicaux, potentiellement soutenus par le Qatar ou la Turquie. Depuis le début de son offensive, «les djihadistes accusent les Etats-Unis et leurs alliés de soutenir le général Haftar, aidé également, selon eux, par l'Egypte du maréchal Sissi», annonçait Reuters en juin. Une information corroborée par le site tunisien Kapitalis, qui revient sur les forces spéciales étrangères engagées sur le terrain.
Si les gouvernements concernés ne confirment pas, Haftar n’hésite pas à faire des appels du pied au nouveau président égyptien. Ainsi, le 27 mai, il appelait les autorités du Caire à agir dans le quotidien égyptien Al-Masry Al-Youm, relayé par Jeune Afrique: «Je soutiens toute frappe militaire de l'Egypte pour sécuriser ses frontières, y compris à l'intérieur de la Libye.»
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