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Libye : Kadhafi serait prêt à se retirer

L'information a été divulguée par Al Djazira hier soir. Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi aurait proposé aux insurgés de se retirer, mais avec des garanties. _ Une offre présentée au conseil intérimaire mis sur pied à Benghazi par l'opposition, mais rejetée par celui-ci. Il n'empêche, le ver est peut-être dans le fruit, et le dictateur prêt à renoncer au pouvoir, après 41 ans à la tête de la Libye.
Article rédigé par franceinfo
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Et si l'insurrection libyenne était près de remporter la partie ? Alors que la communauté internationale cherche à s'accorder sur les moyens à mettre en œuvre pour stopper les combats et protéger les civils, la solution viendra peut-être de Mouammar Kadhafi lui-même.

Le dictateur libyen qui semblait jusqu'alors dans le déni, démentant les combats ou en attribuant la responsabilité à Al-Qaïda, se disant prêt à se battre "jusqu'à la dernière goutte de sang" ou à "mourir en martyr", serait manifestement en train de chercher une issue "honorable" pour lui et ses proches.

Selon la chaîne Al Djazira et deux journaux en langue arabe, Mouammar Kadhafi aurait proposé aux insurgés une réunion du Congrès général du peuple, l'instance qui fait office de parlement, afin d'examiner les conditions de son départ assorties de garanties. Il serait question notamment d'une grosse somme d'argent.
_ Mais ce compromis aurait été illico rejeté. Pas question d'accorder au dictateur toute forme d'absolution. Celle-ci serait perçue comme une offense aux victimes, ont expliqué des sources proches du Conseil à la chaîne Al Djazira. Il n'empêche : impensable ces derniers jours, Kadhafi, après 41 ans de règne, serait peut-être en train de jeter l'éponge.

Curieux revirement de situation, alors que, sur le terrain, les forces loyales au régime ont lancé hier plusieurs attaques aériennes contre le port pétrolier de Ras Lanouf, dans l'est, et encerclé les villes de Misrata et Zawiyah, aux mains des rebelles. Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'Onu à Genève, plus d'un million de personnes auraient déjà fui le pays ou auraient besoin d'une assistance humanitaire d'urgence.

Hier, La France et la Grande-Bretagne ont annoncé qu'elles tentaient d'obtenir des nations Unies l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne. Une idée soutenue par les états du Golfe. Dans cette perspective, l'Otan a même mobilisé des avions de reconnaissance Awacs pour surveiller la Libye 24 heures sur 24. Mais, si les velléités de départ de Kadhafi se confirmaient, il deviendrait alors peut-être vain d'obtenir une telle résolution.

Cécile Quéguiner, avec agences

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