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Malgré la sécheresse, le Lesotho ne touche pas à l’eau de ses barrages

Les éleveurs du Lesotho sont en colère. Leurs troupeaux subissent la pire sécheresse depuis 35 ans, tandis que le pays continue d’exporter son eau en Afrique du Sud. Dans ce pays de montagne où les terres arables sont rares, les récoltes ont été très mauvaises et ajoutent à la pauvreté ambiante.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Le barrage de Katse fait partie du plan de fourniture d'eau potable pour l'Afrique du Sud. (DR)

On l’appelle le château d’eau de l’Afrique du Sud. Le Lesotho, petit pays de 30.000 km² enclavé en Afrique du Sud, fournit de l’eau potable à son puissant voisin. Un pays de montagnes. Pas un point de son territoire ne se trouve en dessous de 1000 m d'altitude. L’hiver, il pleut et neige abondamment sur ces reliefs qui reçoivent en moyenne 700 ml d’eau annuellement.
 
Aussi, l’Afrique du Sud a lancé en 1986, le «Highlands Water Project». Un projet qui a multiplié les barrages hydrauliques, l’objectif étant de fournir 70 m3 d’eau par seconde depuis la province de Gauteng au Lesotho.
 
Le Lesotho vend cette eau et bénéficie également de l’électricité produite par les centrales construites sur les sorties d’eau. En temps ordinaire, personne ne trouve à y redire. Pour ce pays de deux millions d’habitants, c’est au moins une source de revenus. Mais la terrible sécheresse qui frappe la région, la pire depuis 35 ans, rompt le consensus. La population voudrait pouvoir toucher à cette ressource.
 
Car à Sephareng, près du lac du barrage de Katse, le robinet est à sec depuis des mois. Les habitants doivent se rendre à la pompe en haut du village, à une bonne demi-heure de marche sur une piste rocailleuse où un faible filet d'eau claire remplit les bidons, tandis que les vaches et les ânes s'abreuvent dans des flaques, maigres vestiges d'un ruisseau disparu.


 
Pour le maïs, il est trop tard. La récolte a été catastrophique. 25.000 tonnes au lieu du triple habituellement. Il faut en importer depuis l’Afrique du Sud. Et bien sûr, les prix flambent. Le maïs est en hausse de 60%. Une bonne partie de la population se nourrit grâce aux rations du Programme alimentaire mondial (PAM).
 
Même dans ces moments difficiles, on ne touche pas à l’eau des barrages. Pourtant celui de Katse est rempli à 70%. Celui de Mohale est plus bas, mais, assurent les managers du LHDA, le «business n’est pas affecté par la sécheresse». « Nous atteignons quand même nos objectifs, aussi bien en termes de génération d'électricité, que d'exportation de l'eau».

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