Les pirates réclament 25 millions de dollars pour relâcher le superpétrolier
Sans surprise, les pirates somaliens ont réclamé une rançon pour relâcher leur prise la plus spectaculaire, le superpétrolier saoudien Sirius Star, capturé samedi au large des côtes du Kenya avec deux millions de barils de brut à son bord, soit 300.000 tonnes de pétrole. Tarif : 25 millions de dollars.
Les propriétaires du navire saoudien seraient actuellement en phase de négociation avec les pirates, a laissé entendre aujourd’hui le ministre saoudien des Affaires étrangères. Confirmation d’un homme présenté comme l’un des pirates par la télévision qatarie Al-Jazira sur laquelle il a indiqué que "des négociateurs" se trouvaient "à bord du navire et à terre. Lorsqu'ils auront donné leur accord à la rançon, celle-ci sera acheminée en espèces jusqu'au pétrolier", a-t-il dit.
Recrudescence des attaques, portées de plus en plus loin
Depuis la capture du Sirius Star, ancré depuis mardi en face d'un port de Somalie, des pirates somaliens se sont emparés de trois nouveaux bateaux : un chalutier thaïlandais, un cargo immatriculé à Hong-Kong et un vraquier grec.
Hier, les bandits des mers ont également tenté de s’en prendre à un navire indien. Mais cette fois-ci ce sont eux qui ont essuyé des tirs de riposte. Selon la marine indienne, une frégate indienne a été la cible de tirs d'un "bateau-mère" pirate. Elle a alors riposté et a "détruit" le bateau de ses assaillants.
Depuis le début de l'année, 95 bâtiments ont été attaqués dans le golfe d'Aden, dont 39 ont été détournés. Selon le Bureau maritime international (BMI), 17 sont toujours aux mains des pirates avec 250 membres d'équipage.
Mais en s’emparant ce week-end du superpétrolier saoudien Sirius Star très loin au large dans l'océan Indien (800 km au sud-est des côtés kenyanes) les pirates somaliens ont franchi un cap dans l’envergure de leurs attaques, qui visent des prises de plus en plus importantes et qui ne se cantonnent plus désormais au golfe d'Aden.
Un front pour lutter contre la piraterie maritime
Aujourd’hui, plusieurs pays d'Asie tentent d'unir leurs efforts pour parer à ces attaques. Ils étudient la possibilité de déployer une flotte commune au large de la Somalie, afin de protéger leurs cargos, et notamment leur pétrole en provenance du Moyen-Orient.
Actuellement, la force multinationale déployée dans le golfe d’Aden compte jusqu'à 15 bateaux, notamment américains. Elle devrait être rejointe le mois prochain par des navires européens (voir notre article Armada navale européenne contre les pirates somaliens). Le ministre de la Défense, Hervé Morin, a précisé devant la presse que l'opération navale de l'Union européenne dans le golfe d'Aden pour lutter contre les pirates somaliens "commencera le 8 décembre".
L'Arabie saoudite s'est par ailleurs dite prête hier à participer aux efforts de surveillance. Elle tentera de trouver une stratégie anti-piraterie lors d'une réunion organisée demain au Caire avec Djibouti, l'Egypte, la Jordanie et le Soudan.
Cécile Mimaut, avec agences
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