Les adieux à "Mama Africa"
Voix légendaire du continent africain et symbole de la lutte contre l'apartheid, la chanteuse âgée de 76 ans est décédée d'une crise cardiaque après un concert pour l'écrivain italien menacé de mort par la mafia Roberto Saviano, dans la nuit du 9 au 10 novembre, près de Naples (sud de l'Italie). Des centaines de personnes se sont réunies hier à Johannesburg pour lui rendre un dernier hommage.
Des hommes politiques, musiciens et artistes sud-africains réputés se sont produits dans l'une des plus importantes salles de concerts de Johannesburg pour saluer la mémoire de Miriam Makeba à travers des chansons et des poèmes.
Née en Afrique du Sud le 4 mars 1932, Miriam Makeba est la première musicienne noire sud-africaine à avoir accédé à la notoriété internationale, dès les années 1950, elle a passé 31 ans en exil par la suite en raison de son engagement contre le système ségrégationniste de l'apartheid.
Elle était l'une des chanteuses sud-africaines les plus connues dans son pays comme à l'étranger où elle a acquis la célébrité grâce à des succès comme "Pata Pata" ou "The Click Song" mais également à travers ses prises de position contre l'apartheid en vigueur dans son pays. Elle avait également remporté en 1965 aux Etats-Unis, un Grammy Award dans la catégorie folk, pour son duo avec le chanteur noir américain Harry Belafonte. Makeba avait pu regagner son pays en 1990, à la fin de l'apartheid.
Les difficultés auxquelles la chanteuse a dû faire face pour rencontrer dans son pays le même succès qu'à l'étranger, ont d'ailleurs été soulignées par des participants de la cérémonie. Bien qu'il participe actuellement à Washington au sommet du G20 sur la crise financière, le président Kgalema Motlanthe a rendu hommage à Mme Makeba dans un message vidéo. "Disons-le avec force et clarté, Miriam Makeba n'était pas appelée affectueusement appelé Mama Africa pour rien", a-t-il dit. "Sa musique a reflété avec acuité les difficultés réelles des Sud-Africains."
Caroline Caldier avec agences
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