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Le nord du Mali déserté par les humanitaires français

La présidente d'Areva Anne Lauvergeon se rend aujourd'hui au Niger, pour rencontrer les salariés de son groupe présents dans ce pays pour en exploiter les mines d'uranium. _ Depuis l'enlèvement, le 15 septembre, de sept personnes (dont cinq Français) au Niger, les humanitaires français quittent cette zone de l'Afrique sahélienne. Les otages pourraient avoir été transférés par Al Qaida au Maghreb Islamique (Aqmi) dans le nord du Mali : plus question de prendre de risques, pour nombre d'ONG sur place.
Article rédigé par franceinfo
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"Un occidental, et plus encore un Français, constitue actuellement une cible" : cet humanitaire rentre tout juste du Mali. Sur place, il s'est bien rendu compte que la situation s'est tendue ces derniers temps.
Bamako, la capitale, et tout le sud du pays ne présentent pas de risque : c'est là que les organisations non gouvernementales ont regroupé leurs employés. Planète Urgence, par exemple. Son directeur général, Hervé Dubois, le regrette : "cette situation est dramatique pour l'ensemble des populations du nord, pour le tourisme solidaire, pour le développement de l'artisanat, des associations féminines... C'est dramatique, parce que nous rapatrions nos coordinations, moins de fonds seront dépensés sur place...
Nous avons tous la même attitude : nous restons présents, nous continuons nos projets, mais nous sécurisons au maximum."

Dans cette zone à risques pour les occidentaux, ce sont donc des humanitaires maliens qui continuent à travailler. Ils permettent aux projets, français notamment, de continuer. Mais pas sur le même rythme ni dans les mêmes proportions.
En juillet dernier, Al Qaida au Maghreb Islamique avait revendiqué l'assassinat de Michel Germaneau. Depuis, les humanitaires prenaient déjà des précautions particulières dans ce secteur.

Le climat s'est tendu dans cette zone depuis les sept dernières années. Bernard Jacquemart dirige Sécurité sans Frontières, une société de conseil aux entreprises qui travaillent dans des zones à risques : "le nord du Mali est aujourd'hui une zone où l'on ne sait plus qui exerce une autorité réelle, entre l'Etat malien, les différentes tribus, les différents clans, les groupes qui ont des intérêts économiques (contrebandiers, trafiquants de drogue...)
_ Tous ces acteurs différents rendent cette zone beaucoup plus dangereuse qu'elle n'a été".

Les organisations humanitaires espèrent pouvoir revenir dans le nord du Mali l'année prochaine... au mieux.

Reportage : Richard Place

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