Cet article date de plus de treize ans.

Le meurtre d'un député enflamme à nouveau le Kenya

Des hélicoptères de l'armée ont ouvert le feu sur la foule à Naivasha. Au moins une vingtaine de personnes ont été tuées dans des affrontements inter-ethniques depuis hier soir. Un regain de violence qui fait suite à l'assassinat d'un député de l'opposition.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © REUTERS / Antony Njuguna)

C'est une nouvelle étape franchie dans la crise qui secoue le Kenya depuis un mois. Pour la première fois, une personnalité politique a été victime des affrontements inter-ethniques : le député d'opposition Melitus Mugabe Were a été tué la nuit dernière de deux balles dans la tête devant sa maison de Nairobi. "Il semble que cela soit lié aux violences post-électorales,
mais l'enquête est en cours" a affirmé un officier de police sous couvert d'anonymat.

Les conséquences n'ont pas tardé. Ce matin, des bandes d'ethnies rivales se sont affrontées dans le grand bidonville de Kibera, non loin du lieu de l'assassinat. Sept personnes au moins ont été tuées. Des partisans de l'opposition sont également descendus dans les rues de plusieurs villes du pays, notamment à Nakuru et Kakamega.

Des tirs pour "disperser une foule incontrôlable"

Mais c'est la vallée du Rift qui concentre les plus fortes violences. Des groupes pillent et incendient les maisons et les biens
des familles qui tentent de fuir Naivasha. Une ville qui a été visée par des tirs d'hélicoptères de l'armée ce matin, sans qu'on sache s'ils ont fait des victimes. Les tirs sont destinés à "disperser" une foule devenue "incontrôlable" selon un responsable policier.

En un mois, près de 1.000 personnes ont été tuées, victimes de
la répression policière et d'affrontements entre l'ethnie des Luo, à laquelle appartient le chef de l'opposition Raila Odinga, et l'ethnie des
Kikuyus, celle du président Kibaki. Environ 250.000 personnes ont été
déplacées dans les affrontements.

L'Unicef dénonce cet après-midi un état kenyan incapable d'assurer la protection des civils, notamment les femmes menacées de violences
sexuelles jusque dans les camps de déplacés.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.